Peut-on élever au dogme la phrase : les adaptations en jeu vidéo des Comics sont synonymes de jeux pourris ? Eh bien non car, tapi dans le noir, telle la chauve-souris, le Chevalier noir fond sur l’univers vidéoludique pour marquer à jamais le secteur en s’imposant comme le Messie !
Graphismes : Les rues crasses de la ville-prison d’Arkham City transpirent le crime et la désolation. Les personnages, même ceux sans importance, sont magnifiquement bien dessinés. Autant dire que l’univers de Batman n’avait jamais paru aussi cohérent et malsain. Un pur bonheur. 9/10
Scénario : L’histoire vous plonge dans l’enfer d’Arkham City, où l’homme-chauve-souris aura fort à faire avec ses ennemis et leurs sbires. Le tour de force de ce jeu consiste à mêler la plupart des ennemis jurés de Batman dans une trame principale aux mille rebondissements ; sans oublier d’autres adversaires moins connus qu’on affrontera dans des missions secondaires passionnantes. 8.5/10
Jouabilité : Les premières minutes peuvent s’avérer ardues mais lorsqu’on prend le pli, jamais le déplacement d’un super-héros n’aura été aussi jouissif. Survoler les toits tout en se raccrochant à la moindre rambarde et défoncer une vingtaine d’ennemis dans une superbe valse de pirouettes s’effectuent naturellement, en conservant une dose de défi qui sublime le tout. 9.5/10
Bande son : Les chants baroques emplissent les oreilles pour offrir une expérience grandiose lors des cinématiques superbement rythmées. En plus, le jeu est entièrement doublé en français, avec les voix qu’on a entendues dans les films. Tout simplement magique, un avantage énorme pour l’immersion ! 9/10
Durée de vie : Colossale ! Comptez plus d’une quinzaine d’heures pour l’histoire principale, une douzaine de missions secondaires qui peuvent demander plusieurs heures chacune, la possibilité d’incarner Catwoman, des modes défis et campagne, des centaines et des centaines d’objets à trouver, et j’en passe. Jamais dans l’histoire du jeu d’aventure-action un titre ne proposait un contenu aussi riche. 9/10
Violence : Entre scènes de torture et ambiance ultra glauque, l’univers du dessin animé est décidément bien loin. Malheureusement pour les petits, ce jeu ne leur est clairement pas destiné. Le public cible est mature, et c’est tant mieux, les développeurs ont ainsi pu donner toute la dimension de noirceur que représente Batman. 8/10
Note finale : Si Batman Arkham Asylum avait déjà prouvé que les adaptations de Comics pouvaient donner du très bon, avec Batman Arkham City, on a atteint un nouveau pallier de qualité. Les développeurs ont travaillé dur pour nous offrir un joyau du jeu vidéo qui devrait se trouver dans toutes les ludothèques de gamers. 9.5/10
Batman Arkham Asylum avait déjà marqué à son époque de par une qualité exceptionnelle dans le monde de l’adaptation. Ce qui est beau avec Rocksteady, c’est qu’ils ne se sont pas reposés sur leur laurier et nous livre une vraie perle.
Arkham City, une ville dans la ville, ou plutôt une prison dans la ville. Bruce Wayne s’est juré de faire tout ce qui est en son pouvoir pour fermer ce complexe pénitentiaire qui est désormais gangréné par les gangs. En effet, les détenus y sont livrés à eux-mêmes, et le cannibalisme y a même fait apparition. Construit en périphérie de la ville de Gotham, le pénitencier est géré par différentes factions : celle du Pingouin, du Joker et de Double-Face. Un mystérieux Hugo Strange, psychopathe… euh psychiatre en charge d’Arkham, y a aussi fait boucler des innocents… euh prisonniers politiques. Le bon Wayne essaie donc de faire pression sur le maire en s’aidant des médias pour éradiquer cette verrue de Gotham. En plein meeting, une unité d’élite s’attaque à Bruce et le fait enfermer dans la prison. Voilà le pitch de départ à l’une des plus belles aventures du jeu vidéo.
Après avoir récupéré son équipement, Batman se met en chasse pour découvrir ce que cache cette arrestation et pourquoi M. Strange parle d’un mystérieux Protocole 10.
Pour mener à bien cette quête, le Chevalier noir peut compter sur Alfred et un arsenal digne d’une petite armée. Plus d’une dizaine d’objets qui vous serviront tantôt à anéantir toute résistance, tantôt à progresser ou encore à résoudre différentes énigmes. Car si la trame principale met en scène les plus célèbres méchants que Batman affronte, douze missions secondaires vous mettront aux prises avec des ennemis moins connus mais tout aussi rotors. C’est ainsi qu’un certain Nigma, ou l’Homme Mystère, a disséminé plusieurs centaines d’objets à travers la carte et vous mettra face à des énigmes parfois assez complexes.
Récupérer les objets permet d’obtenir des artworks, des défis et autres succès que vous retrouverez dans le menu principal. C’est également un moyen de mieux percevoir Gotham et ses pourris qui la hantent.
Flûte, il est déjà où le bistrot ?Soudain, une chauve-souris géante assombrit les lumières des lampadaires. Que s’est-il passé ? Un homme à terre ! Mais où est celui qu’a fait ça ? Certainement à l’autre bout de la ville… Vous l’aurez compris, il est plus judicieux d’attaquer un par un vos ennemis, surtout s’ils sont armés. La peur et la surprise seront vos meilleures armes. Pour ce faire, Batou peut s’agripper aux bords des murs, des immeubles et autres barrières à l’aide de son Bat-grappin, planer sournoisement au-dessus des adversaires avant de les assommer violemment puis disparaître aussi vite qu’il est venu. Et si vous préférez la confrontation directe, vous pourrez compter avec un système de combat dynamique d’une rare efficacité. Je me demande encore comment une manette avec si peu de touches peut effectuer autant d’actions variées. Les attaques s’effectuent principalement à une touche qu’on combinera avec des gadgets, des mouvements et autres contres pour anéantir les détenus chahuteurs. Si vous pensez qu’il suffira de tambouriner comme un sauvage sur cette unique touche, vous vous trompez. Le timing est primordial, tout comme la variété des coups. Plus vous utilisez de touches, plus vos attaques sont dévastatrices. Voilà les ingrédients parfaits pour des combats très intenses, mis en scène par le moteur PhysX de Nvidia qui apporte une dimension réaliste délicieuse.
Batman a toujours pu compter sur un arsenal de guerre conséquent. C’est le cas de le dire dans ce jeu. A l’aide de Select, vous ouvrez votre Bat-ordinateur et vous aurez accès à la carte (où vous pourrez sélectionner quelle mission accomplir), à la liste des personnages du jeu (chacun dispose d’une biographie complète qui le replace dans le contexte de Batman, notamment à quel numéro de BD il est apparu), à votre arsenal (que vous améliorerez à l’envi en brisant des bras et autres cotes flottantes, ce qui vous rapporte de l’EXP à réinvestir au choix : dans la tenue, les gadgets, les prises, les déplacements).
Dis, j'ai pas un truc sous la semelle ?Pour résumer jusqu’ici, le jeu regroupe une histoire couplée à des missions secondaires qui vous tiendront en haleine des dizaines et des dizaines d’heures et un système de déplacement et de combat superbement géré. Mais que demander de plus ? Une liberté d’action à la Gta ? Ok, c’est cadeau !!! La carte est d’une taille plutôt réduite mais elle regorge de coupe-gorge, les toits sont tout aussi animés que les rues, tout ça avec une ambiance glauque et malsaine au possible. Du grand art ! C’est vous qui décidez quelle mission vous allez remplir, quel immeuble visiter. Et les grands bâtiments sont souvent l’occasion de dénicher foule d’objets et d’affronter des ennemis inattendus.
On pourrait craindre que les missions ne se résument qu’à tatagner des tronches pour faire avancer le scénario. Si c’en fait aussi partie, sachez que les développeurs ont réussi à proposer des actions suffisamment variées pour éviter la répétition. Chaque activité se résout selon sa propre marche à suivre. De nombreuses énigmes jonchent votre parcours jusqu’à la réussite. Il vous faudra aussi faire parler vos talents de détective, puisqu’à plusieurs moments de l’histoire, une scène de crime devra être décortiquée. Certains ennemis seront également d’excellents informateurs qu’on évitera d’assommer avant la fin de la rixe afin de les interroger pour soutirer des infos concernant les énigmes de Nigma. Malheureusement, ces deux activités sont enfantines et n’apportent donc rien au gameplay.
De plus, chaque boss sera vaincu selon une méthode particulière, en s’aidant de tel ou tel objet. Il vous faudra agiter vos méninges afin de trouver leur point faible.
Je suis une plume, une plume, une plume....Aux méthodes musclées du Chevalier noir vous préférez les attaques félines de Catwoman ? Pas de problème, puisque le jeu vous propose d’incarner la belle à certains, malencontreusement trop rares, passages de l’histoire principale. Mais attention, si vous achetez le jeu en occasion, la belle aura disparu puisqu’il s’agit d’un Pass en ligne à usage unique. Il faudra alors débourser 15.95 CHF (sur le Playstation Network) pour incarner la minette. Bon, c’est vrai que les combats sont aussi, si ce n’est plus, savoureux à regarder qu’avec Batou, du fait d’une animation sans faille qui fait la part belle à la souplesse de la tigresse. Et lorsque vous aurez terminé le jeu, vous pourrez choisir lequel des deux héros vous incarnez pour mener à bien leur défis respectifs.
Mais en plus du contenu extrêmement riche décrit ci-dessus, Batman Arkham City se paie le luxe de proposer des dizaines de défis où vous devrez viser le score le plus haut pour frimer dans les classements mondiaux ou entre potes. Il est aussi possible de créer ses propres défis (nombre d’ennemis, carte, etc.).
Batman reçoit au travers de ce jeu son plus bel hommage, tant l’univers du Comic est respecté. Lorsque les développeurs aiment ce qu’ils font et qu’ils prennent le temps de faire les choses en ordre, c’est que du bonheur. En résumé, si vous appréciez un tant soit peu les jeux d’action-aventures, que vous soyez maudits à jamais si vous passez à côté de ce pur chef-d’œuvre. Bon je vous laisse, j’ai une vie sociale à enterrer.
Testé sur PlayStation 3 par Jeff
