Economiquement parlant, la DS c’est avant tout des produits très grands publics pour nos insupportables têtes blondes ou pour les non-joueurs. La console portable a ainsi pu connaître la gloire, grâce à ses légions de jeux tels que les Nintendogs ou les programmes d’entraînement cérébraux (toutes déclinaisons confondues). Dieu merci, cette popularité n’a pourtant pas mis à mal les vrais jeux, ceux qui s’avèrent plus difficiles, poussés dans leur gameplay et incroyablement jouissifs. Cet opus d’Advance Wars est la preuve, si besoin en était, d’un savoir faire exceptionnel et d’une volonté de contenter les vrais gamers. Place au test d’une série devenue légendaire !
Une histoire… drôle, une campagne… linéaire, un mode libre
Des météorites tombent sur notre Terre bien aimée et détruisent notre civilisation – systèmes politiques et militaires mis à mal. La poussière dégagée coupe les rayons du soleil et rend ainsi notre monde opac. Si le pitch peut de prime abord plaire, le post-apocalypse a son charme, dans la pratique, le scénario se révèle faible. Histoire de définitivement enterré tout intérêt au conte, les dialogues sombrent dans un pathétisme qui fait vraiment tâche tant le jeu se révèle captivant au final. Les aventures de nos héros, et généraux, oscillent entre sentimentalisme à la Sailor Moon et manichéisme à la Dragon Ball Z. Les méchants sont ainsi vraiments méchants, et les gentils, quasi toujours gentils. Les répliques échangées nous rappellent les plus mauvais film de série B. Mais heureusement pour nous, l’intérêt est à chercher ailleurs !
La campagne du jeu se matéralise ici dans une succession de scénarios entrecoupés de dialogues ratés. Les missions se révèlent assez efficaces, avec parfois de sacrés challenges a relever. Ainsi, au fil du jeu, vous débloquez de nouveaux généraux avec de nouvelles capacités pour vos parties endiablées, mais également des médailles pour souligner votre totale réussite ou non sur telle ou telle mission.
Enfin, un mode libre vous donne accès à un nombre respectables de cartes afin de vous fritter à l’IA du jeu ou à vos amis.
Un gameplay ahurissant presque identique au précédent opus
Advance Wars est un jeu de stratégie au tour par tour, chacun représentant un jour in-game. En début de partie, chaque camp dispose généralement d’une base qui lui est propre afin d’y construire ses unités (certaines missions de la campagne vous placent dans le feu de l’action avec des unités déjà prêtes à l’emploi, et parfois sans base). Une fois apparues sur l’aire de jeu, vous pouvez les déplacer à votre guise ou utiliser leurs capacités spéciales. Chaque troupe possède ses propres caractéristiques (nombre de cases de déplacement, portée de tir, défense en fonction du terrain, énergie, etc). Vous ne vous trompez pas, ce jeu est un wargame dans la grande tradition classique.
Des unités de soutien sont là pour épauler les troupes au front, poussant ainsi le gameplay dans une dimension plus complexe. Certaines nécessitent des constructions pour se ravitailler, tels que les avions. Ces structures sont directement conçues par des unités du génie. Vous pouvez également joindre à une troupe le général que vous jouez, afin de bénéficier de ses compétences sur le terrain et en fonction d’un rayon d’action précis. Ou le laisser dans votre base, ou toute autre centre de production afin de lui faire engranger des points de rupture. Le maximum atteint, la zone d’Etat Major s’applique à toute la carte durant un tour, vos troupes gagnant ainsi le bonus convoité. Notons également la présence d’un brouillard de guerre, nommé ici obscurité, qui ajoute un intérêt aux terrains surélevés et à certaines unités spécialisées dans la reconnaissance. Ce rapide panorama pour vous permettre de bien cerner l’étendue du jeu.
Tout se joue au stylet (ou avec la croix directionnelle), de la manière la plus agréable qui soit. On sélectionne aisément ses unités, on les déplace, on clique sur une unité ennemie pour vérifier sa portée de tir ou de déplacement. Un menu permet d’avoir un aperçu de vos armées, de finir vos tours, de paramétrer le jeu, de comprendre la mission et ainsi de suite. L’écran supérieur vous donne de précieuses informations sur l’unité sélectionnée, et même sur une case du terrain (pour connaitre les bonus défensif qu’il offre par exemple).
Lorsque deux unités occupent la même case, un conflit éclate (avant l'assaut, vous pouvez voir le potentiel de destruction indiqué en pourcentage). Les deux écrans de la DS se transforment pour découvrir quelles sont les forces qui s’opposent. Une barre de vie vous indique l’état de votre troupe et celui de votre adversaire. Après une brève animation, que vous pouvez annuler en cas d’impatience, le résultat est indiqué (pertes – représentées par une barre de vie de 10 points - et victoire ou défaite). Si l’ennemi est complètement défait, son unité est ôtée de l’aire de jeu. Les combats vous rapportent des niveaux, améliorant les capacités offensives et défensives de vos troupes, mais occasionnent des dommages (que vous pouvez réparer à l’aide d’unités de soutiens).
Un Advance Wars Light ?
Si vous ne connaissez pas la série, Dark Conflict répondra sans doute à toutes vos attentes en terme de wargame. Mais si vous avez déjà gouté aux précédentx épisode, quelques mauvaises surprises risquent de vous agacer. On notera principalement la disparition des personnages, au profit de nouveaux visages moins charismatiques ; la suppression de la boutique (et de l’intérêt de la performance pour engranger un maximum d’argent) ; « exit » la conduite de véhicules en mode action ; disparition de certains unités au profit de quelques nouvelles.
Cette épisode gagne cependant un mode Online plus abouti, avec la possibilité d’affronter jusqu’à quatre adversaire, d’échanger ou de télécharger des cartes customisées, de se connecter au Wi-Fi pour affronter de parfaits inconnus (mais pas que, le jeu possède effectivement une liste d’amis !).
Un excellent titre !Même si le jeu n’est pas exempt de défauts (univers sympathique mais scénario faible, des disparitions malvenues par rapport à Dual Strike), il se révèle intéressant tactiquement parlant et offre assez de chalenge pour vous occuper quelques temps et plus encore… Graphiquement efficace, malgré un design simpliste, et accompagné d’une BO plutôt convaincante, il séduira également par sa plastique.
Pour ma part, je suis conquis. Un tel gameplay sur une console portable, c’est tout simplement grandiose !
Testé sur Nintendo DS par Nikopol