Une invasion extra-terrestre assez peu crédible.
Blacksite a fait parler de lui bien avant sa sortie en nous promettant monts et merveille et se profilant comme un nouveau FPS au contenu révolutionnaire et à l’histoire captivante. Malheureusement le titre de Midway déçoit très vite et on reste sur sa faim. Avait-il réellement les armes pour lutter face aux Blockbusters sortit ces derniers mois que sont « Bioshock et Call of Duty 4 » ? La réponse est non et le résultat final est un cocktail mainte fois utilisé dans le jeu vidéo pour un titre qui devient aussi palpitant qu’un discourt politique.
De l’Irak au Nevada.
Aeran Pierce, ex-assassin des forces spéciales américaines est engagé dans une mission en Irak pour lutter contre les dissidents du régime en place. Cette traque des forces rebelles et le quotidien de notre héros qui défend tant bien que mal les intérêts des Etats-Unis à l’étranger. Mais la suite des événements va sérieusement ébranler ses convictions dans le rationnel et une simple mission de récupération d’information sur le programme de destruction massive Irakien va se transformer en une chasse à l’extra-terrestre pour sauver l’humanité entière. Le jeu démarre en Irak pour se prolonger sur le sol américain dans la région du Nevada, lieu propice et hautement célèbre en apparition paranormal du troisième type. Même si au début l’histoire est assez prenante et bien ficelée, au final on se retrouve vite face à un scénario de science fiction convenu avec son lot de créatures paranormales, de conspiration militaire, d’expérience secrète scientifique sur des artefacts alien. Rien de bien nouveau et Blacksite abuse au final de répliques un peu légère qui font office de satire de la gestion du gouvernement de Bush. Trame convenue et sans surprise avec ces références appuyées à la politique étrangère, sorte de pamphlet sarcastique comme la gestion des puits de pétroles, les armes de destructions massive absente des silos et le matériel militaire des troupes américaines fabriqué en Chine. Assez drôle au début, le soufflé retombe très vite et cette histoire improbable, typiquement américaine, avec ces personnages caricaturaux à l’extrême et totalement stupides devient vite lassante et ennuyeuse la faute aussi à une IA tellement lamentable qu’elle plombe l’histoire d’une chape de fer dès le début de l’aventure. On finit par ne plus y croire, à se lasser ; constat sévère pour un titre qui promettait autant de nouveauté au niveau du gameplay.
Une IA aux abonnés absents.
Blacksite a le mérite de s’illustrer sur un point en nous proposant une intelligence artificielle totalement à la dérive et atteignant par moment des summums de bêtises. Tout au long de l’aventure, vous êtes accompagnés de deux ou trois acolytes qui font preuve d’une totale inutilité sur le champ de bataille. Ils n’en font qu’à leur tête et même si on peut timidement leur donner quelques ordres pour qu’ils se rendent à un point précis sur la carte grâce au pointeur HUD, le résultat final est lamentable et ceux-ci agissent le plus souvent à leur guise en ignorant de la plus belle des manières vos ordres directs et en faisant généralement comme bon leur semble. Leurs stupidités contagieuses les poussent même à vous balancer leurs grenades sur la figure en pleine bagarre et il faut constamment se méfier d’eux pour ne pas mourir stupidement et prématurément. Leur utilité au combat est nul, totalement insignifiante. Ce constat peut paraître sévère mais reflète assez bien votre situation au cœur de la bataille. Autre point négatif, le système de gestion du moral de vos troupes grandement vanté par les développeurs de chez Midway part en sucette dès le début du jeu et on s’aperçoit très vite de sa totale inutilité. Totalement déprimé ou au contraire blindé d’un moral à tout épreuve, vos infortunés compagnons d’armes agissent toujours de la même manière, mélange de stupidité et d’incohérence contagieuses pour au final un constat aussi percutant qu’une balle de 45 : ce système ne sert à rien ! La seule utilité de vote escouade est de vous ouvrir des portes et activer des mécanismes pour vous conduire à la prochaine section de la carte : une chose que vous ne pouvez étrangement pas accomplir.
Un bestiaire très hollywoodiens mais pas très malin !
Blacksite propose une succession de niveaux faussement ouvert et terriblement linéaire, sans grande originalité que l’on traverse le plus souvent seul, vu l’inutilité de votre escouade. Que se soit dans un bunker Irakien, une station service, une bourgade américaine, une base US le titre de Midway pèche par une absence totale de sentiment de terreur. Malgré une succession de passage scriptés, annonciateur d’attaque violente d’alien, on n’éprouve aucun frisson, aucun sentiment d’angoisse ou d’insécurité face à cette menace. On avance dans les niveaux en massacrant des vagues d’ennemis assez éclectiques qui sont autant de référence appuyées au cinéma de sciences fictions de ces dernières années (Alien, Tremors et ces vers géants, les araignées de Starship Troopers, la créatures exosquelettes de Terminator) qui avancent sur vous nerveusement, tirent rageusement mais ne font au final jamais preuve d’intelligence. Une constante décidément pathétique dans ce jeu. Même en augmentant drastiquement la difficulté, le challenge est au final quasi nul et assomme une durée de vie bien maigre qui ne va pas au-delà de 6 heures. Pourtant les créatures gigantesques qui hantent les niveaux avaient un potentiel indéniable pour nous scotcher devant notre téléviseur. Mais là aussi la déception est grande. Celles-ci sont étonnamment statiques et d’une lenteur cadavérique, muées aussi par une intelligence aux raz de pâquerettes qui les poussent à exhiber fièrement leurs points faibles, sous la forme de pustules jaunes vif bien visible sur le corps, qu’il suffit de bombarder rageusement au lance-grenades pour les envoyer au paradis des ovni. Même les rares scènes d’attaques combinées des extra-terrestres dans la bourgade américaine sonnent faux et sont dénuées d’intérêts. Le jeu est lent, les scènes de combat totalement sans sel avec en prime de longues errances d’une platitude affligeante dans le désert du Nevada à bord d’un Humvee dans des décors vides et à l’action absente. On finit souvent par se balader dans des paysages morts, sans âmes qui vivent, à la recherche d’un peu de piment pour épicer une aventure monotone au possible. Même les armes sont conventionnelles et sans originalités ; un comble pour un FPS militaire.
Graphiquement convaincant au début seulement…
Blacksite est graphiquement assez beau au début de l’aventure avec des environnements travaillés et détaillés, des textures correctes, un modèle physique intéressant et un design des monstres flatteurs. Mais par la suite les choses se gâtent pour sombrer dangereusement dans la médiocrité absolue. Le jeu souffre de chute de frame rate, les textures deviennent laides, les décors popent sous votre nez (bande médiane sur la route) et les animations de transitions sont absentes. Vous sautez d’un hélico accroché à un filin et vous vous retrouvez directement au sol sans transition, vous pénétrez dans un véhicule et vous voyez votre personnage apparaître et disparaître comme par magie. Effet pas très joli d’un point de vue esthétique pour un jeu nouvelle génération. Mais que c’est il passé dans la tête des développeurs pour nous offrir une seconde partie aussi terne avec ces environnements si désespérément vides. Même la jouabilité montre très vite ses limites avec une conduite des véhicules scandaleuse qui mérite que mépris et consternation. Seule la bande sonore assure son travail avec efficacité avec des effets sonores de qualités, bruits des armes et des explosions dynamiques, des musiques qui accompagnent bien l’action. Les doublages des voix sont quant à eux plats et sans convictions. Le mode multi joueurs, assez quelconque, ne parvient pas non plus à gonfler une durée de vie courte et se veut beaucoup moins immersif et à des années lumières des parties endiablées du fantastique Halo 3.
Conclusion.
Blacksite c’est fixé des ambitions trop hautes par rapport à son réel potentiel et devient par la force des choses un FPS sans surprise. Avec son IA défaillante, son scénario convenu au possible et quelques affrontements contre des monstres gigantesques sans intérêts, avec une mention « abattez-moi au plus vite » sont des arguments un peu léger pour rivaliser avec les blockbusters sortit ces derniers mois. Le titre de Midway rate le coche au final et assure le minimum syndical, quoi que…
par Snake
