Le messie

Attendu comme la grosse surprise de cette fin d'année sur une Playstation 3 en manque d'exclusivités, Folklore débarque enfin pour le plus grand plaisir des amateurs d'action, d'aventure et de RPG. Oui le jeu contient tout ça à la fois :-) . Après le discutable Genji, Game Republic, retente sa chance en visitant l'Irlande et son bestiaire. Le titre se déroule dans un univers au design vraiment très particulier et dispose d'un système de jeu tout aussi original. Cela sera t’il suffisant pour faire un hit incontournable?

Bienvenue à Doolin

L'aventure nous permet de choisir entre deux protagonistes: Ellen, une jeune fille qui a reçu des jours auparavant une lettre de sa mère disparue depuis dix-sept ans qui lui demande de se rendre au village de Doolin, et Keats, un reporter qui travaille pour le compte d'un magazine dédié aux sciences occultes, un soir, un étrange appel téléphonique d'une femme mystérieuse lui annonçant qu'on chercherait à la tuer et Keats n'a pas le temps d'en savoir d'avantage qu'il entend juste le nom de Doolin, le fameux village irlandais. Nos deux héros, sans se connaître, ont déjà un point en commun, leur lieu de rendez-vous. Une fois qu'ils arrivent sur ce mystérieux village, leur chemin se croise en haut d'une falaise ou une femme se jette littéralement dans le vide pour, se tuer? Se libérer? Le ton est donné. Nos deux personnages ne se doutent pas un instant que leur destin est désormais lié à cet instant. A vous de choisir entre Ellen et Keats. Même si le scénario diverge, la partie est pareille pour les deux. A partir de votre choix, il faudra dans un premier temps enquêter et découvrir les mystères qui entourent le village et ses habitants. L'histoire est découpée en sept chapitres, que vous devrez jouer avec chacun des personnages pour obtenir un maximum d'informations utiles à votre progression. Une fois le village exploré, vous obtiendrez des objets que vous devrez déposer sur un lieu de culte ancestral. Grâce à ces objets, vous pourrez alors être en lien direct avec les morts et ouvrir une porte pour le Netherworld: un monde parallèle infesté de monstres et dans lequel errent les âmes des morts. Car pour élucider l'énigme entourant le village, vous devrez parler aux victimes des drames qui s'y sont déroulés. Sauf que, tout le monde dans le Netherworld, ne voit pas de bonne augure votre arrivée et vous serez fréquemment amener à combattre des entités appelées Folks.

Des combats folkloriques

Les affrontements dans Folklore tiennent une place primordiale. Energique et novateur, le système de combat est vraiment bien pensé. Les Folks qui dans un premier temps vous attaquent, deviennent paradoxalement vos alliés une fois que vous aurez capturé leur âme. Lorsque la manoeuvre est réussie, le Folk vous appartient et se battra à votre place. Quand plusieurs Folks différents ont été capturés, vous pouvez les assigner à chacun des boutons: rond, carré, croix et triangle. Avec la centaine de Folks capturée dans les six royaumes du Netherworld, Folklore offre un coté intéressant et très diversifiant. Imaginez le nombre de combinaisons possibles, c'est énorme! Sachez également que certains de vos ennemis ne sont vulnérables qu'à certaines attaques particulières. Il faudra donc en capturer le plus possible pour espérer d'en vaincre d'autres. Un système mis en avant avec l'affrontement des boss, qui nécessitent d'utiliser certaines créatures bien précises à différents endroits pour pouvoir les anéantir. Lors de votre entrée dans l'autre monde, deux Folks vous sont assignés d'office. Un pour l'attaque et l'autre pour la défense, la domination des Folks peut désormais débuter. A partir de vos deux créatures imposées, vous serez à présent en mesure d'en battre d'autres et par conséquent d'en avoir d'avantage. Pour capturer leur âme, les développeurs ont opté pour un système inédit, la sixasis. En effet, lorsqu'un Folk est K.O., son âme se détache légèrement de son corps. En appuyant sur R1 vous la saisissez, ensuite grâce à simple mouvement de la manette vers le haut, vous la détachez et l'absorbez. La créature vous appartient. Le concept est bien réalisé et on le pratique instinctivement sans problème, la sixasis répond parfaitement. Les Folks sont différents dans chacun des royaumes du Netherworld, certains permettent de se défendre, d'autres endorment les ennemis ou attaquent les créatures volantes. C'est très diversifié et rend les affrontements très originaux et improbables. Le sentiment de pouvoir et bien retranscris. On prend un plaisir fou à expérimenter des combinaisons de créatures et savoir les effets infligés.

Du folklore pour les yeux

Folklore profite d'un concept de départ original et fun. Il fallait ajouter à cela une réalisation digne de la PS3. Le jeu est très propre, très fin. Mais n'utilise certainement qu'une infime partie du potentiel de la machine. Néanmoins, les décors sont de toute beauté, avec des détails complexes, des couleurs chatoyantes et des textures plutôt bien travaillées. L'ambiance de chaque environnement dégage une aura étrange et surnaturelle. La beauté est renversante par moments et on se prend à rester sur un plan pour l'admirer. Les modélisations des personnages principaux sont d'excellente qualité. Ellen en costume et Keats transformé sont très classes. Le travail d'imagination effectué sur toutes les créatures, force le respect. Les bêtes sont toutes très originales et dégagent un charisme certain. Ainsi sur le visuel et l'ambiance, le jeu développe un coté poétique un brin morbide, une vraie identité. C'est déjà un grand pari réussi de créer un univers à part. La prise en main des combats est nerveuse et précise. On dirige sans mal notre compagnon et les attaques associées aux touches sortent très facilement. La caméra ne gène pas, elle est d'ailleurs totalement libre lors des combats, ce qui les dynamisent. Enfin, la musique donne dans une atmosphère mélancolique pour mieux retranscrire l'univers si particulier. Les compos vous transportent et donnent de l'impact à l'imagerie forte du titre.

Folklore: J'adore!

Avant d'en arriver à ce titre, il faut clarifier quelques petits problèmes folkloriques. Le déroulement ainsi que la durée de vie, risque de rebuter certains. Le jeu se termine entre quinze et vingt heures et la progression est plus ou moins pareille du début jusqu'à la fin. Lorsque vous battez un boss, vous devez retourner au village récolter informations et objets (mémentos) pour passer au prochain royaume et ainsi de suite. Certains trouveront ce concept un peu répétitif et lassant mais heureusement que l'univers sauve la mise à celui qui se laisse envoûter. Le coté dirigiste de l'exploration frustre aussi un peu, on aimerait se balader dans ces sublimes environnements, mais il n'en est rien et c'est dommage. Pour terminer les défauts, le jeu affiche de petits ralentissements lors des combats chargés. Ca devient incompréhensible et une vilaine habitude sur PS3. C'est plutôt étrange car la console qui est censée être techniquement au dessus de la concurrence, ne le prouve pas, en tout cas pour l'instant. La faute à un développement trop rapide? Sans doute car quand on voit Résistance Fall of Man sur la même bécane qui affiche des environnements gigantesques et moult foule sans flancher. On reste perplexe! Mais ne vous en faites pas, ces saccades ne nuisent que très peu au plaisir du jeu et une grande partie est d'une très grande fluidité. Passé ces défauts, le jeu saura séduire un public amateur d'ambiances féeriques. Un titre prenant par son univers, son scénario tortueux mais également par des combats parfois très impressionnants et un visuel parfaitement maîtrisé, servi par des mélodies envoûtantes. Game Republic rectifie le tir par rapport à Genji 2, même si tout n'est pas parfait et que quelques mécaniques méritent d'être huilées. J'en reviens à mon titre: FOLKLORE J'ADORE!

Testé sur PlayStation 3 par Sarcophagy