Real Football 2008

Edité par Gameloft, société célèbre pour ses jeux vidéos sur mobile, Real Football 2008 débarque dans l’arène des jeux de foot sur DS. Face aux « Goliaths » d’EA et de Konami (FIFA et PES), le « David » de Gameloft a tout à prouver et peu à perdre. Zoom sur cet envahisseur tout droit sorti de la sixième dimension, celle des jeux sur téléphones portables !

Le Gameplay de base

Rien d’original sous les tropiques, les quatres boutons permettent de faire trois types de passes (courtes, longue, en profondeur) et un tir, qui apporte avec lui son lot de frustrations ou d’instants jubilatoires (bref, du foot). Les deux gachettes sont assignées à la course et aux feintes. Pour la défense, pressing, tacle, sortie de gardien et changement de sélection de joueur. Les coups francs et les corners se jouent sur la longueur de la passe, de la puissance de la frappe et sur l’orientation.
Quelques coups viennent saupoudrer le soft d’un zeste de subtilité : 1-2, flip flap, la roulette marseillaise, le lob, une feinte de tir, une feinte de passe longue. De quoi agrémenter les matchs d’un minimum d’intérêt mais qui ne parviennent pas à doper réellement la durée de vie du jeu.
Ajoutons à cela la possibilité de choisir entre différentes formations sur le terrain et de procéder à des changements de joueurs. Un radar indique les forces et les faiblesses des individus (radar également présent lors de la sélection d’une équipe). Avec encore deux facteurs : la force mentale représentée par une flèche et la force physique par une jauge qui tombe progressivement durant le match.
Le résultat est crédible, les coups sont facilement assimilés et maîtrisés, les matchs sont assez nerveux et remplissent leur fonction de petits encas ludiques.

La touche personnelle de RF2008

Gameloft nous a pondu un simulateur de susceptibilité d’arbitre. Lorsque vient l’inéluctable moment où un de vos joueurs commet une faute, vous pourrez marquer votre désapprobation par le biais du micro intégré à la DS. A ma connaissance, l’arbitre préfère les petites réclamations sonores à la lecture d’un poème des Fleurs du Mal de Baudelaire (mon joueur a écopé d’un carton rouge). Ce simulateur n’est finalement pas si mauvais.
Quant au stylet, il permet de choisir la direction de vos tirs au but (une grille vous propose plusieurs possibilités). Le maintenir contre l’écran permet de doser la puissance du tir. Pourquoi pas, cela simule bien la part de bol propre à l’exercice.

Graphisme et bande sonore

Les designers ont rempli honorablement leur cahier des charges. L’écran du haut est dédié au jeu, celui du bas représente la situation globale sur le terrain. Les stades sont assez bien modélisés, les joueurs également et le sol offre une bonne lisibilité. Les conditions climatiques sont cohérentes (comprenez pas si mal). Le public, par contre, n’est représenté que par un amas de pixels brandissant quelques drapeaux. On déplore également une interface d’une sobriété exemplaire. Au final, le soft possède tout de même des atouts indéniables de ce côté-là.
La bande-son est moyenne : un titre enjoué lors de la navigation dans les menus, un morceau épique lors de l’entrée des joueurs sur la pelouse, un rythme entraînant en mi-temps et une atroce musique nerveuse à la fin des matchs. Quant au public, sympathique quelques minutes mais profondément stressant à la longue (la faute à des commentateurs inexistants qui auraient bien aidé à diluer l’agacement suscité par 10'000 hooligans ivres).

Résultat ?

Malgré des modes de jeux assez variés (championnats européens et présences de nombreux clubs, coupes continentales et internationales, « Europe 2008 », penalty, multi 4 joueurs – un jeu par console), le soft n’a ni les licences de ses concurrents pour appâter les vrais fans de foot (les célébrités voient leur nom métamorphosé grâce à la magie de l’alphabet), ni la complexité nécessaire pour tenir sur le long terme. L’accessibilité du titre sera son argument principal, en tenant compte d’un plaisir de jeu réellement présent (du moins durant quelques temps).
Conclusion : un jeu qui tient la route. Loin d’être culte, mais pas mauvais pour autant. Peut-être qu’un Real Football 2009 nous en dira plus sur les véritables ambitions footballistiques de Gameloft sur la DS.