L’homme araignée tisse une fragile toile sur PS3.
Spider- Man 3, c’est tout d’abord un film commercial au budget pharaonique, totalement démesuré avec un chiffre record de 250 millions de dollars. Soutenu par une campagne publicitaire sans précédent, le film de Sam Raimi est projeté massivement dans les salles du monde entier avec comme but avoué de tout casser au box-office et d’engranger un maximum de dollars. Le jeu adapté du film se doit d’être à la hauteur et la tâche d’Activision ne fut sans doute pas de tout repos pour relever ce défit. Après avoir déjà réalisé les deux précédents épisodes de la série (Spider-Man 2 et Ultimate Spider-Man), ce nouvel opus a le redoutable privilège de sortir sur les consoles nouvelles générations. Ce nouvel épisode de la saga se devait d’offrir aux joueurs une grande liberté d’action, un grand spectacle graphique pour rendre hommage de la plus belle des manières à ce héros en collant adoré de toute une génération. Malheureusement pour les fans, ce jeu à licence ne révolutionne pas vraiment la saga et ne propose en fin de compte que des éléments déjà présent dans les précédents épisodes.
Spider-Man se prend dans sa propre toile.
Le jeu Spider-Man 3 se veut l’adaptation officielle du film avec néanmoins une grande liberté dans la narration du scénario avec le rajout par les développeurs d’une toute nouvelle galerie de super-vilains, absent du long-métrage. Notre homme-araignée va devoir batailler avec des méchants mythiques comme Venom, Super-Bouffon, l’Homme des Sables, le Lézard et le Scorpion ; du travail plein les bras pour notre super-héros ! Mais en voulant radicalement sortir de la ligne stricte du film en intégrant de nouveaux personnages, le jeu et surtout le scénario même manque cruellement d’inspiration et se veut au final assez confus.
Spider-Man 3 se présente comme un jeu d’action classique très semblable à un GTA avec une surface de jeu totalement ouverte à vos ballets aériens suspendu à votre toile dans une immense ville modélisée en 3D (Manhattan) que l’on peut parcourir en totale liberté pour participer à un grand nombre de missions. Un des points positifs de ce jeu est le sentiment de liberté que l’on ressent lors des ballades aériennes dans la ville, de slalomer entre les gratte-ciels en zigzagant à des vitesses vertigineuses avec l’obligation d’accrocher son filin sur la surface des parois des bâtiments de la ville pour se déplacer avec précision. Bien finie les chorégraphies aériennes des précédents opus où l’on se contentait de balancer son fil dans le ciel sans prendre la peine de viser un endroit précis. Ces phases sont devenues beaucoup plus réalistes et agréables à jouer. Spider-Man 3 propose des missions principales qui mettent en avant notre héros faces à une multitude d’ennemis très connu des fans de la série. D’autres challenges de type « taxi » vous demandent d’emmener Mary-Jane à ses nombreux rendez-vous disséminés dans toute la ville ou d’œuvrer pour les forces de l’ordre en faisant parler vos poings en affrontant des gangsters en mini-jupes, des ninjas, pour faire simple éradiquer la criminalité qui infeste les quartiers de Manhattan. Malheureusement pour notre pauvre araignée, ces missions deviennent vite lassantes et rébarbatives et ce ne sont pas les courses contre la montre, les sauts dans le vide, les reportages photographiques pour le Daily Bugle, les sauvetages en tout genre qui sauvent ce titre d’une certaine monotonie. La ville est énorme et c’est bien là tout le problème ! On finit immanquablement par s’ennuyer ferme avec ces incessantes ballades dans la cité : vu le peu de choix offert aux joueurs en terme d’exploration et de bonus déblocables dans le jeu. Toute cette valse de missions en tout genre n’apporte strictement rien au soft et finit par lasser le plus patient des joueurs de part leur manque de variété flagrante.
Graphiquement cette araignée manque de mordant !
Console nouvelle génération oblige, la ville de Manhattan et ces îlots ont été entièrement modélisés, la surface de jeu est tout simplement immense. On note pour la petite histoire que le jeu ne souffre d’aucun temps de chargement lors des ballades sur les toits de cette mégapole. La ville est joliment modélisée, sans plus et c’est bien ça le problème. L’ambiance graphique est totalement absente, le rendu visuel est froid et maussade au possible malgré la profusion de buildings gigantesques. Les textures sont moches et la modélisation des visages des personnages principaux comme des secondaires sont totalement ratés et indignes de la PS3. On note aussi quelques soucis au niveau de l’affichage et des animations ; le jeu rame dure en extérieur comme en intérieur ! La gestion des ombres pose aussi des problèmes : les piétons et les véhicules semblent littéralement glisser sur les avenues. La projection des ombres faussent aussi la vision pendant certaine séquence comme celles où notre héros grimpe le long des parois d’un immeuble. Avance-t-il ? Recule-t-il ? Va-t-il tomber sont autant de questions sans réponses. La jouabilité souffle aussi le chaud et le froid tout le long du jeu. Notre araignée se déplace, saute, coure sur les murs, rampe, prend des photos, emprisonne ses victimes dans ses filins gluants et les saucissonne au réverbère avec une certaine aisance ; le problème se pose surtout pendant les phases d’actions et de pugilats. Les combats deviennent vite chaotiques et totalement confus ce qui engendre encore une fois une monotonie absolue tout le long du jeu. Lors des innombrables confrontations avec de multiples ennemis, les combos sortent en pagaille. Spider-Man virevolte dans tous les sens, saute et enchaine de multiples attaques dans la confusion la plus totale, pas vraiment aidé par les caprices incessants d’une caméra qui se coince dans les angles au plus fort de la mêlée. Voilà en résumé le parcourt de spartiate qui vous attend tout le long du jeu. La bande sonore est anecdotique et le doublage des voix sans saveur aucune. Néanmoins le gameplay intègre quelques énigmes à résoudre comme le désamorçage de bombes et des phases de combats et d’action intégrant des Quick Time Event. Pendant une phase dangereuse ou un combat contre un boss, une cinématique se déclenche et il suffit d’appuyer sur le bouton qui s’affiche à l’écran pour réaliser une action spéciale. Certaines situations vous obligent à marteler sur plusieurs touches en même temps, à utiliser le stick analogique pour débloquer une situation ou achever un adversaire avec classe et style. Ces QTE sont très intéressants et permettent de rompre un peu avec la monotonie du mode histoire. Pour ne rien oublier dans la critique sachez que ce Super-Man 3 intègre la nouvelle tenue de l’homme araignée : le symbiote. Cette toute nouvelle tenue d’origine extra-terrestre est censée changer les aptitudes et le comportement de notre héros. Quelques nouveaux combos apparaissent, le sens de l’araignée change un peu mais malheureusement qu’elle que soit la couleur de cette nouvelle tunique, le gameplay reste fondamentalement identique. La dualité du personnage ne se fait à aucun moment sentir et on ne perçoit jamais au coure de l’histoire la main mise maléfique de cette nouvelle peau sur notre super héros. Encore une idée pas assez travaillée qui laisse un goût amer et un sentiment d’inachevé. Décevant !
Le rouge est le noir ne s’épouse-t-il pas ?
En voulant sortir le jeu en même temps que le film, les développeurs ont manqué de temps pour peaufiner cette adaptation et la réalisation s’en fait cruellement sentir. Ce nouvel épisode des aventures de l’homme araignée n’apporte rien par rapport aux versions précédentes, le gameplay reste identique et la performance graphique et visuelle est bien en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre d’une console nouvelle générations. Le jeu saccade, les textures sont fades, la ville manque cruellement de vie et on s’ennuie ferme à virevolter entre les buildings, sans parler des nombreux bugs d’affichages. Les fans risquent d’être vraiment déçus, c’est bien dommage car ce jeu méritait mieux, beaucoup mieux.
par Snake