La terre dans tous ses états

En l’an 2013, l’humanité est au bord de l’extinction. En effet, les catastrophes naturelles, les famines, les guerres, les épidémies, ainsi que l’apparition soudaine d’une armée de démons cruels sont autant de fléaux que notre monde fût en droit de supporter. Cette série de drames, issue de la résurrection des démons, a réduit la population mondiale à moins d’un milliard d’individus. Craignant pour leur vie, les habitants se terrent dans les villes en proie au désespoir. Les forces armées humaines tentent de résister aux démons tant bien que mal. Par leur propension au massacre et à la destruction et parce que leur forme symbolise les peurs et le désespoir humains, les démons utilisent leurs pouvoirs pour créer ces innombrables fléaux, ainsi que pour invoquer leurs soldats, des réincarnations d’âmes errantes dont leur apparence dépend du péché qui les souille, et que l’on appelle Geists. Dans ce sombre Maelström de problèmes, les humains n’ont plus qu’un seul espoir, celui-ci s’appelle Alicia ! Une sorcière dont la beauté n’a d’égal que sa puissante maîtrise des arcanes et de la sorcellerie. Cette belle et sombre femme capable de plier la nature elle-même à sa volonté, et armée d’un fusil dont la forme rappelle celle d’un balai, va être la dernière personne capable de renverser la situation en éradiquant ces légions démoniaques. Ainsi commence la chasse aux démons.

Un bon coup de balai histoire de faire le ménage !

Après une brève cinématique d’introduction, vous vous retrouvez dans la peau d’Alicia, aussi belle qu’elle soit, elle n’en est pas moins dangereuse. En effet, vous allez devoir déchaîner une certaine violence dans le but d’éradiquer un grand nombre de démons et de créatures autant grotesques que moches. Pour ce faire, Alicia a en sa possession une arme à feu appelée Gunrod. Cette arme qui est une sorte de mitrailleuse couplée avec un balai lui servira autant à exécuter ses adversaires à distance, que comme arme contendante afin d’asséner des coups violents à ses victimes. Outre ce moyen d’attaquer, notre héroïne à la possibilité d’utiliser des sorts magiques selon ses besoins. De ce fait, pour sélectionner un sortilège, vous bénéficiez de l’anneau magique. Celui-ci vous propose de projeter des objets comme des voitures, des barrières et bien d’autre sur vos adversaires; le mur ancien qui est une protection; et le lance-roses qui déclanche, à l’envoie d’une rose contre des ennemis, un champ de pics qui empaleront ces dernier. Le deuxième niveau vous offre le tir élémentaire qui combine votre arme à un élément à savoir soit le feu, le vent, la lumière ou les éclairs et cela en fonction du type de Gunrod que vous sélectionnez entre mitrailleuse, fusil, canon ou gatling; le sacrifice qui donne un effet de soin sur vos alliés ou les civils qui sont blessés; la nuée qui envoie une profusion de corbeaux s’attaquer aux ennemis alentours. Enfin le troisième niveau qui donne l’occasion de déclencher une super attaque par des éléments comme les éclairs, les tornades ou les météores. Pour terminer, notre sorcière pourra effectuer des esquives soit en avant, de côté ou en arrière par des acrobaties esthétiques. A la fin de chaque niveau, vous pouvez augmenter vos capacités, les points de vie ou de magie mais aussi celles de votre arme et de vos attaques magiques en sachant bien évidemment qu’il vous faudra atteindre de bons scores pour obtenir les points nécessaires à l’évolution de votre personnage. Le meilleur moyen d’atteindre un bon résultat est de sauver le plus grand nombre de civils et de soldats blessés mais aussi en tuant le maximum d’adversaires qu’il vous sera possible d’exécuter.

La désolation et la solitude dans un monde de chaos.

Alicia se retrouve en premier lieu en périphérie d’une gigantesque ville (genre New York), dans un décore très américain. Par la suite elle se retrouvera en centre ville, elle aura également la possibilité de s’infiltrer dans des égouts, des rames de métro sur le cockpit d’un avion en plein vole ou même en pleine nature. Hors mis les quelques civils et soldat qu’elle rencontre, notre héroïne sera confrontée à une multitude de démons (les Geists). Ceux-ci se dévoilent sous la forme de soldat décharnés utilisant la peau de leurs victimes comme masque, ou alors sous la forme de cervelles géantes affublées d’un corps maigrichon le tout en suspension dans les airs. Il existe également  les Gigas, qui, comme leur nom l’indique, sont des géants qui détruisent tout sur leur passage. Plus impressionnant encore, les boss de fin de niveau. D’une taille démesurée, ceux-ci vous donneront du fil à retordre. Imaginez une sorte de croisement  entre un poisson et un dragon qui tente, dans le ciel, d’exploser un avion vous ayant pour passager à son bord, ou encore un monstre qui possède trois énormes serpents couplés à son bras gauche pour vous attaquer.

Simple comme l’utilisation d’un balai.

La jouabilité est d’une facilité agréable en vue du fait qu’il n’y aura pas beaucoup de choses à retenir pour être une ou un bon exterminateur de démons. En effet, alors que pour vous déplacer, vous devez utiliser le joystick analogique gauche, le droit vous servira à cibler vos adversaires. Le joystick analogique droit, vous permet par une simple pression de passer en mode de tir de précision afin de mieux viser vos cibles. La touche A représente l’attaque de mêlée, la touche B vous sert à intervertir les fonctions du Gunrod à votre disposition, la touche X quand à elle fera office de recharge de munitions pour votre arme. Alors que le bouton LT vous permet d’amorcer les esquives, le bouton RT servira à tirer. Le plus intéressant réside dans l’utilisation de l’anneau magique pour lancer vos sorts. Appuyez sur RB ou LB une fois, deux fois ou trois fois afin d’afficher le premier, le second ou enfin le troisième niveau. A partir de là, vous verrez un cercle se dessiner à l’écran pendant le jeu afin de vous offrir quatre possibilités  attribuées aux touches Y, X, B ou A. Par exemple vous voulez lancer le sort tornade, vous allez sélectionner le troisième niveau par une triple pression sur LB ou RT puis vous devez presser la touche B attribuée au sort tornade et le tour sera joué. Ce système de choix des compétences se révèle très vite facile d’utilisation ce qui rend la maniabilité plaisante et homogène.

Pour la magie blanche tu oeuvreras !

Alors que l’histoire semble basique à prime abord, l’originalité que l’on en retire à voir une sorcière se battre, entre autre avec des armes à feu dans une guerre urbaine et ésotérique nous pousse ä avancer dans le scénario afin de connaître le dénouement final. Son regard sombre, sa détermination, mais également sa féminité véritable dans un monde de brute font d’Alicia un personnage envoûtant et charismatique au possible. Et c’est sans compter sur les incantations magiques qu’elle déploie pour se débarrasser de ses adversaires, car celles-ci se matérialisent en une multitude d’effets sonores et visuels des plus tapageurs réduisant une partie des décores en décombres. Un cadre qui semble réel et qui a été finement travaillé, sert de toile de fond à cette débauche de fusillades orchestrée par une fée carabine des plus sexy. Au niveau des avantages, nous pouvons compter sur une IA (intelligence artificielle) qui se démarque d’un train train quotidien. En effet lorsque vous recommencez une scène où vous avez perdu la vie précédemment, vous vous apercevez très vite que l’ennemi n’est pas positionné pareillement et n’agira pas de la même manière que la fois précédente. En plus d’être intelligente, l’IA nous offre des ennemis qui nous narguent par des calambours satiriques et salasses illustrant de manière assez soutenue la violence gratuite qui les entoure. S’imposant parmi nos agresseurs, les boss de fin de niveau sont dignes, grâce à leur taille imposante, de figurer parmi les plus grands colosses jamais connus. Un véritable plaisir que de pouvoir jouer les David et Goliath. La trame sonore est  un panaché de type néoclassique  qui instaure une dramaturge significative à l’action qui se déroule. Au final, grâce à la X Box live, vous pourrez participer à des stages analogues qui diffèrent de l’histoire principale où vous devrez remplir des objectifs spéciaux, ou encore télécharger de nouveaux costumes pour Alicia.

La magie noire te perdra !

En magie, toute action a un retour. Il semblerait que pour les jeux vidéos ce soit pareil et donc voilà les points négatifs. Malgré un scénario qui pousse à la curiosité, nous nous retrouvons une fois de plus confrontés à une linéarité de grande envergure, tout comme certains endroits dissimulés dans les niveaux. En effet, aux vues de la lenteur dont Alicia fait preuve à la course à pieds, est-il vraiment nécessaire de faire des parcs, des ruelles ou des avenues aussi vastes, alors qu’il n’y a pas d’action dans ces fameux endroits ? Les attaques contendantes que peut placer avec son arme notre sorcière bien aimée, ne forment qu’un enchaînement de deux coups et c’est malheureusement trop peu pour du combat au corps à corps. Hors mis les attaques de tir, de magie et contendantes, l’action se résigne à de la course à pieds, ce qui nous donne une impression de lascivité répétitive. Des bugs de-ci de-la se font ressentir au niveau des caméras et des jeux d’ombres, ce qui freine très légèrement la qualité graphique. Les musiques sont immersives à la condition qu’elles soient présentes, hors là, nous avons le droit, de temps en temps, à des silences de mort comme si le temps s’était arrêté. Pour finir il faudra noter, et cela surtout pour les joueurs qui ne font pas usage du X Box live, que la durée de vie sera assez limitée car en dehors du scénario il n’y a pas spécialement grand-chose à faire si ce n’est de sélectionner les niveaux que vous voulez rejouer ou de refaire le mode histoire soit en facile, moyen ou difficile.

La légende continue…

Alors qu’en l’an 829, le concile de Paris déclara les premières paroles néfastes envers la magie, l’attribuant aux actes du diable ; que l’Eglise plongea les populations dans la période de la Grande Confusion, en instaurant le pouvoir de l’inquisition où les bûchers n’avaient pas le temps de refroidir et où les bourreaux faisaient des heures supplémentaires ; que le pape Jean XXII relança les débats sur la sorcellerie ; et enfin, alors que la monstrueuse mais néanmoins fameuse chasse aux sorcières qui dura quelques centaines d’années touchant plus particulièrement la ville de Salem, aux Etats-Unis en 1692, « Atari » et « AQ interactive » nous offrent sous les traits d’Alicia, une sorcière, véritable incarnation du sauveur de l’humanité. Même si ce titre n’offre pas une qualité optimale, il n’en est pas moins un titre suffisamment bon pour se faire respecter. Face à des concurrents tels que « Gear of war » ou « Lost planet », « Bullet witch » tient raisonnablement la route malgré quelques dérapages, en nous transportant dans cet univers apocalyptique, choisissant la délicatesse, la grâce, la force de caractère et la féminité d’Alicia afin de déplacer des montagnes en vue d’une purification de notre chère planète. Un petit brin de fille dans un monde de brutes, voilà une jolie façon d’attendrir le cœur de Némésis. Raison pour laquelle ce jeu représente plus précisément mon coup de cœur. Sur ces bonnes paroles, je m’en retourne aux côtés de notre charmante héroïne afin de casser du démon. Je vous salue !

Testé sur Xbox 360 par Nemesis