Un troisième round somptueux sur PS3.
Electronics Arts nous balance un formidable uppercut dans la figure avec ce Fight Night Round 3. Ce troisième épisode réussit le tour de force de nous faire revivre les plus grands combats qui ont marqué l’histoire de la boxe du 20ème siècle. Les plus grands puncheurs sont présents, éblouissants de réalisme dans leurs attitudes, modélisés aux détails près grâce au moteur graphique qui utilise de manière optimale les capacités de la console de Sony. Les développeurs ont travaillé sur les moindres détails pour nous faire vivre toute l’intensité de ce noble art. L’odeur de la sueur, la saveur du sang dans la bouche se mêlant à la salive, l’ambiance euphorisante des salles, l’éclairage soigné qui baigne le ring, le soigneur qui prodigue ses soins pour redonner vie à votre visage tuméfié de coups, les cadrages excellents qui vous font vivre le moindre direct ; il ne manque que l’arbitre au milieu de cette arène pour diriger ces combats de titans, une des seule concession faite par les développeurs sur la réalité d'un vrai match de boxe.
Il ne vous reste plus qu’à enfiler vos gants virtuels pour mieux vous immerger dans le monde impitoyable de la boxe. Esquiver, bouger, travailler votre jeu de jambe, bloquer, balancer des jabs, uppercuts, directs, utiliser au mieux votre mental, votre courage, pour terrasser votre adversaire dans cette simulation de boxe ultime.
Des combats de légendes.
Avant de nous intéresser aux nombreux modes de jeux, faisons un détour dans les archives de ce noble art pour faire revivre des combats qui ont marqué des générations entières de part leur intensité dramatique. Le mode ESPN Classique permet de se replonger dans ces matchs d’anthologie et de changer le cour de l’histoire.
Commençons ce voyage par le plus beau combat de tous les temps, une rencontre plus connue sous le nom de « The Fight ». Le Combat fut l’affrontement le plus célèbre et le plus attendu de l’histoire de la boxe qui a mis aux prises deux boxeurs talentueux et invaincus ayant chacun des prétentions légitime pour le titre mondial. Le face à face entre Mohamed Ali (Cassius Clay) et Joe Frazier se déroula le 8 mars 1971 sur le ring du Madison Square Garden. Ce match d’anthologie, qu’EA nous permet de revivre à vu Ali perdre son match sur un direct du gauche asséné par Frazier à l’entame du 15ème round pour ce qui restera à jamais le plus beau combat de tout les temps.
Un peu plus loin dans le temps, vous pourrez revivre le combat entre Sugar Ray Robinson qui perd son match revanche contre le « Taureau du Bronx », Jake La Motta (magnifiquement interprété par Robert de Niro dans le film « Raging Bull », le 5 février 1943.
Ou le combat à la décision injuste qui dégouta Marvin « Marvelous » Hagler, un fantastique boxeur qui conserva son titre 12 fois avant de connaître une terrible désillusion en acceptant d’affronter Sugar « Ray » Léonard qui sortait pour l’occasion d’une retraite longue de 4 ans. Le 6 avril 1987, au casino de Las Vegas. Le rouleau compresseur Hagler bombarde de coups sont adversaire et tente de l’envoyer dans les cordes, mais en vain. La stratégie de « Ray » de fuir les coups et payante, et il finit par s’imposer aux points dans une décision arbitrale contestée.
Comment ne pas parler du show éblouissant réussit le 25 novembre 1980 au Super Dôme de la Nouvelle-Orléans par un Sugar « Ray » Léonard totalement survolté qui fait un festival qui dégoute littéralement le Panaméen Roberto Duran. Frustré de ne pas pouvoir toucher son adversaire beaucoup trop rapide, Duran laisse tomber les gants dans le 8 ème round et dit cette phrase mythique « Je n’en peux plus » (No mas) et abandonne bien qu’il ne soit pas blessé.
Plus proche les combats entre Gatti vs Ward, Barrera vs Morales et le choc du 18 novembre 1994 au MGM Grand Hôtel de Las Vegas où Ray Jones bat le champion James Tonney par décision des juges et remporte le titre IBF des supers-moyens.
Des matchs rapides au mode carrière.
Le concept de ce nouvel épisode est quasi identique à la version précédente avec comme nouveauté le rajout de quelques améliorations pour la version PS3. Les parties rapides vous permettent de combattre dans la catégorie de votre choix en choisissant votre boxeur. Le défi « Grosses frappes », au style résolument orienté arcade vous demande de battre votre adversaire par KO avant de passer au round suivant. Le combat se déroule au meilleur des 15 rounds et c’est celui qui remporte le plus de KO qui gagne le match. Ces deux modes sont aussi jouables à deux. Parmi les nouveautés pour la PS3, le mode de jeu « Sur le ring » permet de combattre avec une vue subjective, histoire de bien ressentir ce qui se passe dans la tête d’un boxeur acculé dans les cordes, tentant désespérément d’éviter la déferlante de coups. Le mode « Carrière » est de loin le plus intéressant. Vous commencez par créer un avatar, grâce aux outils de personnalisation très performant en lui modelant un visage, en créant son style de boxe, sa position, ses postures, sa manière de frapper, sculpter son corps, choisissez sa catégorie dans laquelle il va faire ses preuves. Ensuite répartissez 200 points pour créer la valeur de votre boxeur en augmentant sa puissance, vitesse, agilité, endurance, menton, corps, coupures pour en faire un combattant le plus performant possible. Car l’ambition de votre boxeur est de gravir les échelons pour devenir une véritable légende du ring. Vous commencez votre apprentissage en disputant des matchs dans des salles miteuses et obscures, entourées d’un maigre public et enchaîner les combats mineurs face à des adversaires de seconde zone. Ces premiers combats vous permettent de gagner de l’argent qui vous sert à customiser votre boxeur en lui achetant des accessoires comme de nouveaux gants pour un meilleur grip et un surcroit de puissance et de rapidité, des bottes pour devenir agile comme Ali, des shorts pour l’endurance, de nouveaux protège dents pour rendre votre menton et votre mâchoire imperméable aux coups, les coquilles, les tatouages, de copier le style d’une légende de la boxe ( vous perdez en contre partie vos gains bonus pendant un match), les coups vicieux pour vous sortir d’une mauvaise situation : la boxe n’est pas toujours un noble art ! Vous pouvez aussi façonner votre entrée sur le ring en achetant des jeux de lumière, des groupies, de la musique dans un véritable show à l’américaine. Ce mode carrière peut aussi être joué avec un boxeur ayant réellement existé comme Ali, Frazier, Hagler et bien d’autres encore.
L’art de l’esquive et de la frappe instantanée.
La prise en main est totalement inédite avec une utilisation judicieuse des deux sticks analogiques. Celui de gauche sert à vous déplacer sur le ring tandis que celui de droite permet de lâcher les coups avec les deux poings. Toutes les combinaisons sont ainsi possible. Une diagonale vers le haut pour un jab, un quart de cercle pour un crochet, un tiers de cercle pour déclencher les uppercuts. Si on utilise les mouvements vers la droite, le bras droit déclenchera les coups et inversement vers la gauche. Les coups portés au niveau de la taille se font en appuyant sur la touche L1. Les autres boutons servent à s’agripper avec la touche « triangle », de balancer des coups vicieux avec des coups de tête ou des coups bas, de provoquer son adversaire. Les touches L1 et R1 servent à parer les assauts avec des feintes de corps, protection des bras, de parfaire son style de défense avec des gardes personnalisées. Pour une petite leçon de technique d’esquive sachez que la gâchette gauche alliée au stick gauche permet de détourner, d’esquiver les coups au visage. La gâchette droite permet des blocages et se réalisent avec le stick droit qui selon la direction choisie vous protègera le visage ou le torse. Vous pouvez aussi utiliser les deux gâchettes en même temps pour tenter d’éviter les coups quant vous êtes acculés dans les cordes. Très utile et bon à savoir : si vous réussissez à placer un coup après une esquive, l’adrénaline de votre boxeur augmente et il devient infatigable pendant un laps de temps. Profitez en pour marteler votre vis-à-vis de coups puissants et de balancer un coup « fulgurant », l’arme secrète de votre boxeur, en appuyant sur la touche R2 ou X. Les deux sticks analogiques servent aussi à recouvrir ses esprits après avoir essuyé un sévère KO en recentrant le plus rapidement possible deux cercles au milieu de l’écran, lorsqu’on est au tapis. Ce contrôle total des poings absolument fabuleux et immersif au possible permet de réaliser avec beaucoup de fluidité tous les plus grands coups de la boxe.
Une autre des nouveautés pour cette version sur la PS3 est l’introduction des frappes qui sonnent votre adversaire. Si vous en décocher une au bon moment, la caméra prend alors la place du boxeur en difficulté qui n’arrive plus à ce protéger efficacement ou inversement c’est vous qui tenter d’éviter la pluie de coups qui s’abat sur votre visage. Tous ces mouvements spéciaux sont lents et difficile à placer pendant un match veillez donc à ne pas frapper inutilement dans le vide sous peine de voire votre champion s’épuiser inutilement. La stratégie est de toujours attendre le bon moment pour frapper. Il vous apprendre à maîtriser les contres, les esquives, jongler entre parade au corps et attaques au visage avec des enchaînements rapides pour mieux épuiser votre adversaire. Et si par hasard le round ne se déroule pas comme prévu et que votre boxeur se retrouve avec la tête de « Rocky », vous pouvez toujours demander à votre soigneur de vous rafistoler entre les rounds, avec des pauses de 30 secondes très utiles pour récupérer de l’énergie, carburant indispensable pour tenir sur le long terme, de soigner manuellement ou automatiquement les zones de votre visages touchées en utilisant les deux sticks analogiques tout en respectant un certain timing.
Comme un uppercut en plein visage !
Dès que votre avatar joue dans la cour des grands, le casque n’est plus là pour le protéger des blessures éventuelles lors des combats difficiles. Les pommettes se mettent à gonfler, les arcades enflent et explosent, le nez se casse et saigne abondamment tout comme le visage et les lèvres qui peuvent se morceler de coupures profondes. Les graphismes affichent avec un réalisme saisissant touts les détails des blessures avec une grande précision et cela en temps réel. Le sang gicle et les jets de salive renforcent l’impact visuel de chaque coup porté (les ralentis saisissant la distorsion des visages de manière réaliste). On ne peut qu’applaudir devant le travail effectué par les développeurs d’EA. Les boxeurs sont superbement modélisés ; les stars du ring sont facilement reconnaissables à leur physique, leurs attitudes, leur manière de bouger sur le ring. Le passage où Ali dance sur le ring en arrogant son adversaire est absolument saisissante de réalisme. Le réalisme est incroyable pad en main et on ressent toute l’intensité de ces affrontements. Les visages se meurtrissent sous les coups, la sueur inonde les corps musclés, les muscles se tendent et se crispent, la respiration s’accélère, le regard se fige, le visage grimace de douleur, le cœur s’affole à l’approche du KO, la vision se trouble, les bras se font lourds, l’écran se trouble : la réalisation est absolument somptueuse. Les textures et la richesse des détails sont proches de l’image de synthèse. Les graphismes éblouissent par leurs qualités visuelles. Une vraie tuerie sublimée par des animations des boxeurs exceptionnelles, un des aspects le plus spectaculaire du jeu. La jouabilité est fabuleuse grâce au contrôle total des points. La musique mélange hip-hop et rn’b avec des bruitages percutants qui soulignent la puissance des coups portés avec réalisme. Les commentaires du speaker pendant les matchs sont bons même si parfois ses indications manquent de précision et ne soulignent pas toujours la physionomie du match. La durée de vie est excellente avec notamment le mode online qui permet de défier les joueurs humains pour l’obtention du titre mondial.
Quelques lourdeurs sur le ring.
Au niveau des quelques aspects négatifs du jeu, on note un manque flagrant de mobilité de la part des boxeurs. Les coups portés sont parfois lents et les mouvements assez robotisés par moment. Le plus embêtant vient du fait qu’il est difficile de frapper et de bouger en même temps. Il est aussi difficile de parer un coup après avoir lancé un coup fulgurant, il semble que votre boxeur reste statique pendant quelques secondes qui peuvent se révéler catastrophique si vous affronter un puncheur comme Frasier. En faisant un peu la fine bouche, on peut reprocher au soft d’EA de proposer des combats pas assez techniques. Il suffit parfois de se protéger et d’éviter les coups en se protégeant au mieux le visage et le corps et de profiter des ouvertures pour attaquer au corps votre adversaire. Cette stratégie d’attente est payante dans le 80% des cas. Mais le point noir le plus désagréable du jeu est les temps de chargements qui deviennent vite insupportable. A chaque passage dans un menu, avant chaque combat, les secondes s’égrènent de façon monotone. On peut aussi regretter la monotonie des entraînements d’avant match qui deviennent vite rébarbatifs.
Un KO fulgurant pour conclure.
Le titre de EA s’impose sans coup férir comme la simulation pugilistique la plus grisante du jeu vidéo. Sans réel concurrence, ce nouvel épisode bénéficie d’une réalisation sans faille, de graphismes somptueux et des animations à couper le souffle. Le titre dégage une beauté visuelle qui fait honneur aux capacités de la console PS3 et nous montre de la plus belle des manières toute la sauvagerie de ces affrontements de titans où le courage et le respect de l’adversaire sont les règles d’or de tout champion qui se respecte. On espère seulement que les petits défauts notés plus haut soient rapidement corrigés pour nous offrir pour le 4ème round de la série un épisode encore plus percutant.
Testé sur PlayStation 3 par Snake
