L’incursion de Microsoft sur console portable se fait innocemment, déléguant à d’autres studios de développement, les adaptations de ces principales licences. Pour ne pas ouvertement soutenir la petite Nintendo DS de façon officielle, le développement de Age of the Empires : Age of The Kings a été confié à Digital Eclipse et distribué par THQ.

De la haute statégie

Pour adapter le jeu PC original de 1999, les développeurs ont dû opérer des changements radicaux dans le système de gestion. D’un RTS classique, il ne reste que la partie unité et établissement de bases, avec les milles et une possibilité d’expansion de vos constructions et de vos soldats. AOE s’inspire du sympathique Advance War et de sa méthodologie du tour par tour. En effet vos troupes se déplacent selon l’environnement et les aspérités du terrain qui octroient des handicapes ou qui donnent une suprématie d’attaque sur les batailles. Chaque unité produite par vos soins fait partie d’un type complexe de chaînage « alimentaire» ou les contraires ont un rôle déterminant dans la victoire d’une guerre. Ainsi par exemple, les archers sont magnifiques pour anéantir des troupes éloignées, mais sont eux-mêmes vulnérables face à l’infanterie, qui elle-même se fait massacrer par la cavalerie qui eux se font carrément exploser par les lanciers etc…Autant dire que les possibilités de choix de stratégies sont énormes. Les machines de siège sont également aux programmes de cette production. Bien entendu leur puissance et leur lenteur sont inversement proportionnelle à leur solidité. Leur coût de fabrication dépasse aussi celui des unités de base. D’ailleurs pour assiéger une citadelle il vous faudra commencer par en déloger les garnisons pour ensuite construire sur les ruines encore fumantes, une bâtisse déterminant votre victoire.

Mieux que les échecs !

Comme tout bon jeu de construction…(Ndr : On se comprend), le paysan et le protagoniste indispensable au bon déroulement de l’expansion de vos bases. Chargé de la construction et de l’entretient de la troupe, cette unité sert également à la collecte des matières premières nécessaires à la production d’armes et de soldats, en s’occupant de fabriquer des bâtiments d’exploitation de l’or et nourriture. Vos troufions selon leurs catégories et paquetages sont limités dans le nombre de case dans lesquels ils peuvent se mouvoir. A l’aide du stylet de la DS, on interagi de façon très naturel sur l’ensemble des cartes représentées en 3D isométriques. Cette configuration ne permet pas toujours de profiter d’une bonne visibilité et les escarmouches de plus d’une heure se transforment vite en cacophonie de pixels à l’écran en rendant confus le déroulement des opérations. Néanmoins la simplicité des actions est représentative de la qualité de cette adaptation sur la « dual screen» de Nintendo.  Comme tout bon Wargame, le titre vous propose de retrouver des héros des temps moyenâgeux, les classant en cinq ethnies différentes :

- Les Bretons avec à leur tête Richard cœur de lion
- Les Francs et Jeanne D’arc
- Les Mongols et le terrifiant Gengis Khan
- Les Sarrasins et le grand Saladin
- Les Japonais et Minamoto Yoshitsume

De quoi revivre les périodes historiques les plus capitales de ces grands maîtres de guerre sur une période s’étalant sur plus de 200 ans. Techniquement le titre permet à quatre joueurs de s’affronter en escarmouche, le but étant de battre tous ces adversaires en abrégeant leurs souffrances en utilisant la construction de merveille, qui si elles perdure à travers le temps, donnent beaucoup plus facilement l’obtention de la victoire.

Histoires d’hommes

Non content de nous offrir le meilleur jeu de stratégie de la DS, le titre fait la part belle à l’histoire en nous enseignant ces périodes de façon ludique. Chaque mission accomplie vous permet d’acquérir de l’or qui vous permettra par la suite sur la page d’accueil du titre, de vous acheter des nouvelles troupes non disponibles d’origine. AOE se paie même le luxe de se rapprocher d’un Heroes of Might and Magic remixant habilement le titre original pour les capacités de la machine sur lequel il tourne. Les phases de combat sont démontrées sur l’écran du haut animé et doublé en français, rendant les batailles plus pertinentes. De plus le soft propose une interface magnifiquement mise en valeur par des somptueux artworks mettant en scène les différents chapitres historiques de chaque race. L’utilisation du stylet offre un confort de jeu exceptionnel. Une total réussite, temps sur le gameplay que sur le graphisme, des titres comme ça en n’en redemande volontiers une fournée ! Indispensable !

Testé sur Nintendo DS par Evil