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The Last of Us
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  Note générale
GamesUP.ch
10/10
  Note générale
lecteurs
Non noté
  Testé sur
 
PlayStation 3
Sur PlayStation 3

Les

+

> Joel & Ellie
> L'aspect émotionnel du scénario omniprésent
> Apogée graphique de la console PS3
> Durée de vie énorme pour le genre
> Gameplay de folie
> Background des personnages secondaires
> Design des infectés
> Bande-sonore absolument inoubliable
> Doublages anglais très réussis
 

Les

> On a envie que ça ne s'arrête jamais
> Une VF qui entache légèrement l'immersion

Alors que Resident Evil s'enlise dans de l'action désincarnée, que la colline silencieuse devient mutique et que le survival-horror en général est en train de mourir à petit feu, The Last of Us arrive à point nommé pour réveiller les joueurs attristés par le devenir de leurs franchises fétiches. 
Après la plate-forme avec les Crash Bandicoot et Jak & Daxter et l'action-aventure avec la longue cinématique-trilogie des Uncharted, Naughty Dog s'est mis en tête d'offrir un jeu qui mélange les genres et qui n'oublie pas d'offrir un joyau qui se fait encore rare dans le vidéo-ludisme moderne : l'émotion. 
Véritable exercice d'équilibriste, The Last of Us risquait plus d'une fois de se laisser rattraper par son statut de jeu hybride qui lui permettrait soit de marquer durablement notre vaste passion du pixel, soit de sombrer dans l'oubli et de rejoindre une avalanche de titres n'ayant pas réussi à relever le défi du grand écart entre émotion et action. Alors qu'en est-il au final ? Suivez le guide ! 

Testé sur PlayStation 3 par Asbel

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> Graphisme 10/10    
Il arrive un certain moment dans la vie d’une console où il faut bien admettre que celle-ci n’a rien de plus à offrir. La PS3 entame sa dernière ligne droite, son chant du cygne avant l’arrivée des consoles next-gen, et elle dévoile avec The Last Of Us les plus beaux graphismes qui soient. Elle crache ses boyaux à chaque instant du jeu, et rien n’est laissé au hasard, tous les plans relèvent d’un véritable travail d’orfèvre.
Les cinématiques en moteur de jeu amélioré sont d’une beauté stupéfiante. L’émotion est présente à chaque fois qu’il y en a une, à chaque fois que Joel et Ellie échangent le moindre mot. Les développeurs ont réellement choisi d’offrir une expérience émotionnelle hors du commun, et celle-ci ne serait pas complète sans le panel hallucinant d’expressions faciales des personnages.
Que dire encore des décors, tous plus beaux les uns que les autres. Que ce soit dans les villes ou dans la nature, le niveau de détail est hallucinant. Les effets de lumière, la modélisation de l’eau, les effets de reflets dans les flaques de sang de vos adversaires ; tout est simplement parfait. Lorsque vous serez amenés à visiter différentes maisons, vous remarquerez que chacune d’elle bénéficie d’une décoration intérieure personnalisée. C’est peut-être un détail en soit, mais puisque vous passerez une bonne partie du jeu à devoir récolter différents artefacts dans ces demeures, l’immersion n’en est que plus totale.
Impossible de faire l’impasse sur la faune et la flore ou sur la modélisation des ennemis. Lors de moments d’accalmie, vous croiserez moult oiseaux, insectes, écureuils et poissons et traverserez des forêts bercées par le vent. Les infectés sont d’un effroyable réalisme, leurs gestes, la texture de leur chair, tout concorde pour aboutir à un résultat étourdissant.
Nous sommes là véritablement face à une étape dans les graphismes de cette génération de consoles, et il y a fort à parier qu’en attendant l’arrivée des consoles next-gen, rien ne pourra égaler une modélisation aussi parfaite.
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> Violence 9/10    
The Last of Us se déroule dans un monde post-apocalyptique, et l’homme en est réduit à faire des choix, parfois traumatisants. Traumatisants pour le joueur en tous les cas, puisque les personnages seront réduits à un état primitif où la survie demeure la seule raison d’être. Au niveau du scénario premièrement, soyez avertis que l’ambiance est loin d’être joyeuse, et que la mélancolie règne partout où vous irez. Au niveau visuel, le sang gicle à profusion, et plus d’une fois des têtes explosent et aspergent Joel de sang. Celui-ci se sert également d’armes de mêlées, comme la hache ou la machette, donc inutile de vous faire un dessin sur les effets que ces armes auront sur vos assaillants. C’est gore, c’est triste, c’est glauque. Avis également aux allergiques du gros mot, ils sont légions dans The Last of Us.
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> Jouabilité 10/10    
A ce niveau-là, le jeu atteint des sommets. Pourtant, les TPS (jeu d’action à la troisième personne) nous ont prouvé plus d’une fois qu’une jouabilité sans failles était la clef de l’immersion du joueur. Avec The Last of Us, il y a fort à parier qu’il y aura un avant et un après.
Que dire de la prise en main, simple et efficace. Vous pourrez courir, simplement marcher ou vous accroupir et avancer discrètement pour ne pas attirer une variété d’infectés. En effet, ceux-ci sont de trois sortes, les coureurs, les claqueurs et les colosses. La subtilité du gameplay sera de réussir à ne pas vous faire entendre des claqueurs, aveugles mais à l’ouïe très fine, et de rester cachés aux yeux des coureurs qui vous repèrent très facilement et n’hésitent pas à vous foncer dessus. Ils arrivent même souvent par derrière, et une manœuvre très efficace vous permet de faire un demi-tour immédiat. Possibilité également de se dégager de l’emprise des coureurs avec la touche L2. Par contre, n’espérez pas venir à bout des claqueurs facilement, ceux-ci vous tuent au moindre contact. Pour compliquer le tout, sachez que vos munitions seront toujours limitées, et qu’il faudra donc bien choisir vos stratégies, soit étrangler les adversaires par derrière avant qu’ils ne repèrent Joel et Ellie (les claqueurs ne peuvent être tués de cette manière qu’avec un surin), soit essayer de venir à bout de vos ennemis avec les restes de munitions. Mais les pires ennemis ne sont sans doute pas les infectés, mais les humains, qui chercheront plus d’une fois à vous abattre froidement.
C’est là qu’un système de craft extrêmement réussi entre en jeu. Il est indispensable de faire le tour de toutes les maisons, pièces et autres garages que vous traverserez. En effet, ce n’est que de cette manière que vous récolterez différents objets permettant de concocter pansements, trousses de survie, surins, et différentes armes très utiles pour détourner l’attention de vos ennemis. Mais tout cela a un coût, le temps, puisque vous serez amenés à devoir vous soigner ou à crafter durant certains passages d’action sans que le jeu ne se mette en pause. De quoi laisser le joueur constamment dans un état de tension, puisque vous devrez souvent réagir en une fraction de seconde. Il est également possible de récolter des pastilles plutôt rares qui permettent d’améliorer la santé de Joël ou sa capacité auditive. Ce détail n’est pas des moindres, puisqu’une touche permet d’entendre vos ennemis au loin au cas où ceux-ci seraient cachés par divers éléments du décor. Un élément que certains ne trouveront pas très réaliste mais qu’il est possible de désactiver dans les options du jeu.
De nombreuses armes seront trouvables durant l’aventure, dont l’arc, qui constitue un excellent moyen de tuer ses ennemis discrètement. Petit détail qui fait plaisir, il est nécessaire de récupérer les flèches tirées sur les adversaires, une fois ceux-ci à terre. Cela permet de les réutiliser, jusqu’à ce qu’elles se cassent.
Vous l’aurez compris, The Last of Us réussit un parfait équilibre entre phases d’action et d’infiltration, et la survie prend une toute nouvelle dimension au pays des cordyceps. Les divers phases plus orientées survival horror en remontent également à tout ce qui fait actuellement dans le genre. Un exploit en soit, et la preuve que n’importe quel possesseur de PS3 se doit de posséder ce titre (ou que n’importe qui se doit d’acheter une PS3 pour se procurer le jeu).
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> Bande-son 10/10    
Oubliez tout ce qui a été fait dans le genre post-apocalyptique, que ce soit au cinéma ou dans les jeux vidéo. Gustavo Santaolalla (compositeur, entre autre, de la musique des films Babel et Brokeback Mountain) pose de nouvelles bases. L’émotion est de tous les instants, et les divers riffs de guitare et autres percussions sont d’une précision inouïe. On est face à une BO qui privilégie l’intimiste et qui touche la perfection plus d’une fois, tant les sons collent parfaitement à l’image. Quand un compositeur de musiques de films réussit à tel point à transcender son travail pour un jeu vidéo, c’est ce qui s’appelle un chef-d’œuvre. Les mélodies vous hanteront longtemps après la fin du générique final.
Que dire des doublages, si ce n’est que rien ne les égale aujourd’hui. Les voix d’Ellie et de Joel sont tout simplement parfaites. Leurs interactions vocales, que ce soit en phases in-game ou lors des somptueuses cinématiques (on ne le répètera jamais assez) vous noueront la gorge plus d’une fois, tant on a l’impression de se trouver face à des personnages réels. Il est conseillé de faire le jeu en anglais, malgré une traduction française réussie qui entame un peu le plaisir de jeu, puisque la synchronisation des dialogues n’y est pas toujours optimale.
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> Durée de vie 10/10    
En ligne droite, le mode solo se termine environ en 16 heures. C’est énorme pour un TPS, les jeux de ce genre dépassant rarement les 10 heures de jeu. Le taux de rejouabilité est également conséquent, puisqu’en plus d’un new game plus et de quatre modes de difficulté, il est possible de refaire certains chapitres de l’histoire pour récolter un maximum d’objets de collection. En plus de cela, un mode multijoueurs plutôt complet vient prolonger l’expérience Last of Us à plusieurs. Deux modes disponibles, le Supply Raid et le Survivors. Le premier vous demande de récolter un maximum d’objets sur le champ de bataille. Le second, bien plus passionnant, vous demandera de réutiliser le gameplay du mode solo, ce qui permet à ce multi de se démarquer de la concurrence. En effet, le « scanner d’écoute » sera nécessaire et vos munitions seront également comptées. Un multi qui prolonge donc le plaisir de jeu du mode solo sans en dénaturer l’esprit.
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> Scénario 10/10    
La limpidité du scénario de The Last of Us n’a d’égal que la maestria avec laquelle celui-ci est mis en place. L’émotion est au cœur du récit, et alors que plein de développeurs s’évertuent à faire « éprouver » quelque chose à leurs joueurs, Naughty Dog balaie d’un revers de main toutes ces tentatives.
L’histoire prend place vingt ans après l’épidémie de cordyceps ayant éradiqué 60% de la population mondiale. L’armée a pris le pouvoir un peu partout, et un petit groupe appelé les Lucioles tente tant bien que mal de leur tenir tête. On incarne Joel donc, survivant prêt à tout même au pire pour atteindre son but. Il sera vite rejoint par Ellie qui, au fil du temps, adoucira le caractère renfrogné de son compagnon. On évolue au rythme des saisons, au rythme de Joel et Ellie, peut-être le plus beau couple de personnages jamais créé dans un jeu vidéo. Leurs échanges évoluent crescendo au fil de l’aventure de manière pudique et touchante. Il faut voir Ellie, âgée de 14 ans, n’ayant pas connu le monde « d’avant » et questionner Joel sur tout et sur rien, sur ces détails qui faisaient que la vie n’était pas qu’une simple plongée vers l’avant, que tout ne se résumait pas à survivre à tous prix. On a plus d’une fois l’impression de se trouver face à un enfant qui doit apprendre ce qu’est la valeur d’une vie. Les dialogues sont remarquablement écrits, et les développeurs n’ont reculé devant rien pour choisir les bons mots à dire sur ce que ressentent les personnages. Même les personnages secondaires, pourtant relativement en retrait durant l’aventure, se révèlent extrêmement réussis. Il est également possible de récolter divers notes et autres carnets qui révèlent certains détails indispensables pour appréhender au mieux leurs backgrounds respectifs.
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> Note finale 10/10    
Il serait possible de débattre longtemps sur la légitimité de ce titre à obtenir la note maximale. Pourtant, des titres comme The Last of Us, un joueur n'en rencontre qu’une poignée dans sa vie. C’est ce qu’il serait possible d’appeler un « jeu étape », tout comme le premier Resident Evil avait pu l’être en 1996. Rien ne sera plus comme avant dans l’univers des TPS, et la concurrence aura fort à faire pour ne serait-ce qu’arriver à la cheville du titre. Imposer de nouveaux standards et proposer plus une expérience émotionnelle qu’un simple jeu relève de l’exploit, et Naughty Dog peut être fier de son chef-d’œuvre. Oubliez tout ce que vous avez pu connaître par le passé, laissez tomber vos aprioris et vivez simplement l’expérience, appréciez ces purs moments de poésie offerts par le jeu, ces moments d’horreurs et ces instants d’allégresse. Joel et Ellie resteront vos compagnons longtemps après la fin de l’aventure.
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> INFOS SUPPLÉMENTAIRES
Version:
Genre: Action/Aventure/Infiltration
Age: dès 18 ans
Nombre de joueurs: 1 à 8
Online: Oui
Date de sortie: 14.06.2013
Editeur: Sony
Site officiel: http://www.thelastofus.com/
Développeur: Naughty Dog
> PAROLE DU RÉDACTEUR
Je vois venir les lecteurs décontenancés face à une note forcément subjective. Pourtant, je me suis arraché les cheveux, j’ai réfléchi de longues nuits durant, j’ai posé sur le papier les pours et les contres. Je me suis retrouvé avec deux pages A4 de pours et 2 lignes de contres.
Nous pourrions chipoter pour tel minuscule défaut graphique (un reflet pas très réussi, une petite parcelle de texture un peu douteuse, un panorama à l’horizon un peu grossier), mais ça ne pèse, au final, pas bien lourd face à l’expérience proposée. On pourrait également relever une synchronisation labiale à de très rares moments un peu confuse, ou une VF qui amoindrit légèrement l’impact du jeu (et pourtant, c’est peut-être la meilleure VF que j’aie connu dans un jeu vidéo).
Je dois l’admettre, The Last of Us représente tout simplement le plus grand jeu que j’aie fait sur cette génération de consoles, le plus attachant, le plus abouti. Tous les éléments notés plus haut concordent pour en faire un jeu culte apte à marquer plus d’une génération de joueurs. Il serait dommage de ne pas le couronner de la si précieuse (et si rare) note maximale, de rendre hommage et de saluer le travail phénoménal accompli par les équipes de Naughty Dog. Comme Resident Evil en son temps, The Last of Us redéfinit les codes du TPS de manière intrinsèque et repart sur de nouvelles bases novatrices.
J’étais pourtant le premier à partir à l’aventure sceptique, déçu par des Uncharted pas si inoubliables que ça et passionné par les univers post-apocalyptiques. Je me suis dit que The Last of Us ne serait qu’une synthèse d’influences cinématographiques, allant de Mad Max au Livre d’Eli en passant par Les Fils de L’Homme ou La Route. Je me trompais lourdement, The Last of Us s’en inspire certes, mais The Last of Us transcende toutes ces références pour aboutir à un jeu/film somme qui n’oublie pas d’avoir sa personnalité propre et qui n’oublie surtout pas de laisser le joueur sur le carreau. Personnellement, j’en ai perdu plus d’une fois mes mots.