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Bioshock Infinite
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  Note générale
GamesUP.ch
9.5/10
  Note générale
lecteurs
Non noté
  Testé sur
 
Ordinateur
Sur Ordinateur - PlayStation 3 - Xbox 360

Les

+

> Le scénario profond et surprenant
> La narration maitrisée
> Elizabeth, un vrai coup de cœur
> La direction artistique belle à se damner
> La musique somptueuse
> Toujours aussi fun
 

Les

> Peu difficile
> L'Unreal Engine 3 accuse un peu son âge
> On en aurait aimé plus tellement c'est bon
> Le syndrome "j'ai pas de corps"

Bioshock est le FPS le mieux noté de tous les temps. Cet argument, on nous l'a servi ad nauseam pendant la campagne marketing qui accompagnait le lancement de Bioshock Infinite, le troisième opus de la série. Face à une barre si haute placée, Bioshock 2 avait déjà échoué à faire mieux que son ainé. Est-ce qu'à présent le benjamin va relever le défi et se montrer aussi bon voir même meilleur? Épineuse question. Laissez tomber le scaphandre, prenez votre paire d'aile et direction Columbia pour investiguer tout ça.

Testé sur Ordinateur par Constantine

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> Graphisme 8/10    
Inutile de se le cacher, l'Unreal Engine 3 accuse son âge en comparaison avec les Frostbite 2 et autres CryEngine 3 qui habillent de récents blockbusters. Cependant, même si la technique n'est pas irréprochable, elle est habilement masquée par un design très particulier offrant au jeu un cachet et une intemporalité certains. Car, oui, l'esthétique du jeu est le réel trait de génie des développeurs. De quelques pixels, ils nous peignent des paysages enchantés et enchanteurs. Rien que l'atmosphère des salles d'arrivée de Columbia est tout bonnement magnifique et stupéfiante. Rarement dans un FPS aura-t-on autant eu envie de se promener, de contempler, de flâner et de s'émerveiller devant la maestria des artistes d'Irrationnal Games.
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> Violence 7/10    
Même si on assiste, çà et là, à diverses décapitations, désintégrations et autres barbecues sur viande vivante, le design légèrement cartoonesque du titre permet de se distancier de la réalité. Ainsi on peut appréhender cette violence avec plus de recul, la rendant potentiellement moins impactante. Néanmoins, la violence physique n'est qu'une composante minime du titre. Il est certains qu'avec ses thématiques matures ainsi que ce climat malsain qui s'instille au fur et à mesure de l'histoire, ce Bioshock n'est pas à mettre entre les mains de mineurs. Comme tous les FPS, d'ailleurs...
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> Jouabilité 8/10    
Immédiatement, on se retrouve avec le gameplay familier d'un Bioshock. Les pouvoirs sont là, les armes au look improbable aussi. Même si on a le droit à un certain nombre de nouveautés, notamment avec des environnements plus ouverts et un level design plus vertical, on reste en terrain connu. Les combats sont sympathiques, dynamiques mais pas nécessairement très difficile. On appréciera néanmoins le fait que les assauts puissent surgir de plusieurs directions simultanément et que les pouvoirs soient en parfait adéquation avec l'environnement aérien de ce troisième opus. On aurait peut-être aimé plus de pêche et de challenge dans les combats mais pour le reste, c'est du très bon.
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> Bande-son 9/10    
L'ambiance est tout simplement savoureuse. Le monde fourmille de détails audio qui le rendent incroyablement vivant et on se prendra souvent à s'arrêter pour ne pas perdre une miette de ce qui se dit ou ce qui se chante. Mention d'ailleurs aux musiques du jeu, toujours très bien adaptées à l'ambiance visuelle et au propos narratif. Côté doublages, c'est excellent. La VF est plus que bonne et la VO est un régal.
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> Durée de vie 7/10    
Encore, crierait-on, encore! Mais hélas tout a une fin. Au mieux, ce Bioshock ne vous tiendra en haleine qu'une quinzaine d'heures. Bien sûr, on rêverait d'en avoir plus. Il faut néanmoins admettre que c'est une durée de vie honorable à l'aune de ce qui se fait actuellement. On acceptera alors la sentence sans broncher, en se disant qu'on y rejouera dans quelques mois, quand les détails de l'histoire seront devenus un soupçon plus flou.
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> Scénario 10/10    
Il faut prendre en compte ici qu'on note le scénario d'un FPS. Et à ce titre, je ne peux qui lui décerner la note maximale tant Bioshock Infinite enterre tout ce qui a été fait dans ce domaine. Si le jeu avait été un RPG, la note serait certainement plus basse mais à chaque genre son échelle de notation. Irrational Games et surtout Ken Levine prouve qu'on peut faire un jeu de tir avec un vrai scénario et des thématiques réfléchies et profondes. Dishonored avait déjà ouvert la voie de fort belle manière mais, ici, ce Bioshock sublime tout cela et l'entraine à un nouveau niveau. De la narration au scénario en lui-même en passant par les sujets que cette histoire aborde, tout y est maitrisé avec brio. Rarement un jeu aura amené une histoire aussi complexe avec tant de limpidité vers un final qui restera sans doute comme un de plus marquants qu'il m'ait été donné de vivre. Et en plus de cela, les développeurs ont su jouer avec nos sentiments de la même magistrale façon que Bioware dans ses Mass Effect. Bravo et merci.
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> Note finale 9.5/10    
A quoi bon tergiverser? Bioshock Infinite est tout bonnement un chef d’œuvre. Il fait partie de ces titres qui sortent les jeux vidéo du domaine du divertissement pour en faire une oeuvre d'art. Que ce soit au travers de son scénario, de sa narration, de son univers ou de ses personnages, cet opus est un émerveillement de tous les instants. Alors certes, il a des défauts mais ils paraissent si minimes dans cet océan de qualités, qu'au final tout cela ne comptera que peu sur la note finale. Rien que pour la fin de son histoire, Bioshock Infinite mérite sa note. Lorsque la scène finale vous submerge de frissons et que l'instant d'après vous vous sentez vide et triste de voir que l'aventure s'est terminée, comme si vous veniez de perdre un ami, c'est indéniablement là le signe que vous êtes face à un tout grand.
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> INFOS SUPPLÉMENTAIRES
Version:
Genre: FPS
Age: dès 18 ans
Nombre de joueurs: 1
Online: Non
Date de sortie: 26.03.2013
Editeur: 2K Games
Site officiel: http://https://www.bioshockinfinite.com/fr/home
Développeur: Irrational Games
> PAROLE DU RÉDACTEUR
Je vois sans doute venir quelques détracteurs qui me reprocheront cette note peut-être trop élogieuse. C'est une réflexion que je me suis moi-même faite pendant de longues heures avant de persister et de signer. Pour clarifier cela, je risque de devoir spollier. Vous voilà prévenus.

Il est évident que ce jeu n'est pas parfait. Techniquement, il pourrait être mieux. Scénaristiquement, on aurait aimé qu'il nous laisse plus de choix quant à nos actions ou qu'on dispose d'embranchements différents dans le récit. Et enfin, on pourrait trouver à redire sur les combats et les armes, globalement trop mous et sans vraiment de challenge.
Pourtant, au final, cela contrebalance-t-il le reste? De meilleures graphismes auraient-ils réellement sublimés la direction artistique plus qu'elle ne l'est déjà? Pas si sûr. Les moteurs graphiques plus performants se seraient surtout démarqués avec un univers photo réaliste. Il est moins évident de statuer sur cet apport avec le design plus stylisé ou cartoon qu'ont Dishonored ou ce Bioshock. Reste que l'absence de représentation de notre corps nuit à l'immersion dans l'aventure, ce qui est dommage vu que tout le reste est fait pour.

Le scénario manque aussi peut-être d'implication du joueur dans son déroulement. Plus de choix moraux à prendre, on est ici accompagné dans une histoire sur laquelle on n’a pas prise. Est-ce franchement un mal? Je sais que les joueurs aiment avoir le contrôle sur les choses et qu'être trop spectateur peut faire décrocher du jeu et de l'histoire. Cependant, l'histoire est si habilement ficelée et narrée qu'elle a cette faculté de happer le joueur et de le fasciner jusqu'à son dénouement. De plus, ce manque d'emprise sur les événements, qu'on pourrait qualifier de manque d’interactivité, sied, à mon sens, bien aux FPS et à ce scénario en particulier. Booker est le témoin impuissant de quelque chose de plus grand que lui et qui le dépasse. Il ne va faire que lutter pour sa préservation. De fait, ce sentiment d'impuissance et d'inexorabilité se justifie totalement et rend la linéarité du scénario peu dérangeante.
Le plus gros point noir viendrait du gameplay, relativement classique. Mais après tout, Bioshock Infinite est avant tout là pour nous raconter une histoire et nous dépeindre un univers. Si c'est le challenge que vous recherchez, ce jeu n'est pas fait pour vous car ce n'est tout simplement pas là son propos ou son ambition.

Dès lors, en pesant le pour et le contre, la notation a été murement réfléchie, comme je le disais plus haut. Même si on tente d'être objectif, il nous faut avant tout relater notre ressenti vis-à-vis du jeu. Et cela est purement subjectif. Les défauts et imperfections ont été pris en compte mais pondérées par leur impact réel sur le plaisir de jeu et par les points positifs qui se dégagent de ce Bioshock. Et en toute sincérité, il est difficile de ne pas s'extasier devant l'ampleur du travail et de la maitrise d'Irrational Games. Chaque détail est subtilement et merveilleusement ciselé. L'environnement sonore fourmille de clins d’œils, telle cette reprise très 1912 de Tainted Love. Chaque nouvel élément entendu renforce la cohérence de l'univers et notre immersion en lui. Parallèlement à cela, la direction artistique est tout bonnement phénoménal tant par sa cohérence que par sa virtuosité. Les salles d'arrivée, que je mentionnais plus haut, sont réellement envoutantes avec leur éclairage à la bougie, leurs vitraux et les jeux de réflexion avec l'eau. Tout cela étant encore renforcé par la sensible et touchante musique diffusée à ce moment-là. Cette scène de début cristallise tout ce qui fait de ce Bioshock Infinite un titre d'exception. Ce début transpire tellement l'intelligence dans chaque parcelle de son design que c'en est un bonheur. Telle l'exposition des meilleurs romans, elle introduit bien plus que ce que l'on voit à l'écran. En quelques instants, on est plongé au coeur de l'univers de Columbia et de ses enjeux. On nous dépeint certaines grandes thématiques du jeu, telles la religion ou la rédemption. On nous présente la situation de Columbia et quelques protagonistes du récit. Et enfin, on nous fait le lien avec les précédents opus et la cité de Rapture au travers de cette eau qui recouvre le sol et qui s'écoule, comme si nous étions dans une Rapture émergée des eaux. D'emblée, on est saisi par l'ampleur de ces scènes et de la narration. Et c'est sans doute pour cela qu'on se retrouve si bien et si totalement happé dans les événements qui suivront.

Fort heureusement, le jeu regorge de lieux et de scènes tout aussi intelligemment construits en termes de symbolique et de narration. Mais néanmoins, ces lieux ne seraient rien sans le scénario auquel elles servent d'écrin. Et c'est réellement l'histoire qui est le point d'orgue de cette oeuvre. Comme Dishonored, Bioshock Infinite prouve qu'on peut se parer d'un vrai scénario dans un jeu d'action. Faut-il réellement se plaindre de la linéarité du récit lorsque celui-ci aborde des sujets aussi profonds que le racisme, la traite des noirs, l'apartheid, la lutte des classes, le capitalisme, la révolution, la rédemption, la religion tout en les croisant de façon cohérente avec des questions de réalité, de multivers, de métaphysique, d'au-delà, de vie, de mort, de l’importance de l’imagination ou de philosophie? Faut-il s'en plaindre lorsqu'il nous conte une histoire complexe et fascinante où tous ces thèmes s’emmêlent et se complètent les uns les autres. Tout cela pour nous offrir une fin, pendant laquelle, on passe successivement de l'émerveillement à la stupeur puis à l'incrédulité pour sombrer dans une totale horreur face à l'atrocité du dénouement? A titre de comparaison, il n'y a guère que la Religion de Tim Willocks en livre ou la trilogie Mass Effect en jeux qui auront su aussi bien jouer au flipper avec mes émotions. Paul Sweeney disait “Vous savez que vous avez lu un bon livre lorsque vous tournez la dernière page et que vous avez un peu l'impression d'avoir perdu un ami.". Pour tout dire, c'est là exactement ce que ce Bioshock m'a fait ressentir.

Je finirais enfin en parlant d'Elizabeth. En pleine polémique sur le machisme dans les jeux vidéo et notamment dans leur character design, notre compagne dans le jeu intervient, pour moi, comme une bouffée d'air frais. Exit les bimbos au caractère stéréotypé. Ici on a une jeune femme naïve et insouciante, qui s'émerveille d'un rien, dans un monde qu'elle n'avait vu que de loin. Mais loin d'elle l'idée de n'être qu'une demoiselle en détresse, propre à exacerber le sentiment de mâle dominant et protecteur chez le joueur moyen. Elizabeth est volontaire, déterminée et indépendante. En fait, à bien des égards, c'est plutôt elle l'élément dominant du duo qu'elle forme avec notre avatar, Booker De Witt. Nous courrons après elle quand elle décide de ne plus nous suivre, nous nous soucions de son avis et de ses sentiments et, bien souvent, sans les failles quelle génère, nous serions mort ou impuissant. Je crois que je n'avais pas vu de personnage féminin, dans un jeu d'aventure/action, sonnant aussi juste depuis une certaine Jade, flanquée de son ami le cochon anthropomorphe. Pour le coup, d'avoir deux personnages de sexe différent qui se tiennent sur un pied d'égalité, qui coopèrent et partagent leurs idées en toute intelligence, a quelque chose de vivifiant et de franchement passionnant. Elizabeth aurait pu être le personnage principal de ce jeu qu'il n'en aurait pas perdu en attrait, en puissance et en majesté.

Au final, ce Bioshock Infinite écope d'une note proche de la perfection. Il faut considérer cette note comme étant celle attribuée à un FPS et non pas comme une notation mettant en rapport tous les types de jeu. Or pour un FPS, ce titre s'approche de la perfection. Car, quand on fait autant vibrer quelqu'un sur un jeu de tir, tout en lui servant un monde qu'on en vient à regretter de ne pas pouvoir explorer dans ses moindres recoins, c'est qu'on mérite largement cette note. En un mot comme en cent : Merci!