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Black Knight Sword
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  Note générale
GamesUP.ch
6/10
  Note générale
lecteurs
Non noté
  Testé sur
 
PlayStation 3
Sur PlayStation 3 - PlayStation Network - Xbox Live

Les

+

> Le chevalier noir, classe
> Certain décors en 2D très fine
> Une difficulté qui ravira quelques vieux de la vieille des gamers
> La bande-son pour certain...
 

Les

> ... la bande-son pour les autres.
> Quelques décors d'un mauvais goût horrifiant.
> Très court.
> Trop d’incohérence ne rime pas forcément avec qualité et originalité

Depuis quelques années et l'avènement des consoles HD telles que la PS3, la XBOX 360 et désormais la Wii U, un constat qui se fait de plus en plus éloquent a été fait par la majorité des joueurs. Les studio japonais ont certainement perdu une grande partie de leur capacité à émerveiller, à créer des jeux à la technique au summum, à foutre des grosses roustes à coup de graphismes ultra léchés et de mise en scène époustouflante. Remplacés aujourd'hui par les éditeurs américains ayant gagnés en puissance matérielle et financière, la plupart des studios asiatiques ont le rôle d'outsider, de roi déchu de notre si beau loisir. Et quand ça ne fonctionne pas quelque part, il faut trouver des combines. C'est pour cela que les studios japonais misent avant-tout sur leur créativité, la pincée de folie pour créer le concept unique, pour palier un manque de maîtrise parfois flagrant des technologies de pointes proposées par les PS3 et consœurs pour gratifier le joueur d'une expérience unique et décalée.
En découle des jeux comme Catherine, Asura's Wrath, The World End With You ou encore Persona 3. De qualité variable, ils sont tous originaux à plus d'un titre, et c'est aujourd'hui un de ces jeux qui les rejoint en ce sens qui nous intéresse aujourd'hui.

Testé sur PlayStation 3 par Anakaris

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> Graphisme 7/10    
Pour vous donner une image aussi simple que possible, pensez à un mélange du manga Death Note ou Black Butler (ou les deux), le dernier clip à la mode de Mylène Farmer et saupoudrez le tout d'un soupçon de la vision d'Alice aux Pays des Merveilles d'American McGee et enfin, ajoutez-y le style papier et carton pâte d'un Mario Paper, et vous obtiendrez peu ou prou Black Knight Sword.
L'univers graphique de Black Knight Sword est tellement sans dessus-dessous que pour tout balayer, il faudrait que je vous décrive l'apparence des niveaux (ou du moins des décors) un par un, ce qui serait vous spoiler totalement l'aventure. Mais sachez que voir notre valeureux chevalier gambader dans des égouts puants, pour se retrouver le long de la mythique route 66 à slasher des toast avec un sombrero sur la tête et finir dans une forêt en plastique, ça déroute énormément. Le bestiaire est complètement fou avec des espèce de masque de chair morbide qui survolent la ville comme des âme perdues (ça me rappelle le téléphone à tête d'homme dans Téléchat) et des sortes de gros sacs de viande trisomiques (genre Debilitas de Haunting Ground sur PS2) qui explosent en généreuse giclée de sang à chaque coup fatal. Ajoutez à cela des four micro-onde qui prennent la place des sempiternelles coffres au trésor et vous tomberez sur un des jeux qui a l'univers graphique le plus bordélique que j'ai vu ces dernières années.
Le soucis, c'est que point trop n'en faut. Se faire original à l’extrême c'est parfois bien, ne respecter aucune règle et juste provoquer l'indignation tant certains éléments font preuve d'un fort mauvais goût, c'est moins bien. Pour autant, le soft s'en sort bien sur la technique pure avec des décors 2D propres, des jeux de couleur maîtrisés et une animation de bonne facture.
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> Violence 7/10    
La violence visuelle du titre est assez marquée dans le sens où le bestiaire est parfois tellement étrange et morbide qu'il en devient dérangeant, surtout quand les développeurs essayent vainement de mêler le tout maladroitement avec une touche d'humour acide. Des masques de chair volants, des têtes de chevaux façon pièce d’échec qui volent, des sortes de chevaliers bouffis (rappelant un peu Oogie Boogie de L'Étrange Noël de monsieur Jack, mais en plus dégueulasse) et d'autres étrangetés du genre exploseront dans une gerbe de sang à chacun de vos coups d'épée.
Pas traumatisant, mais bien trop décalé pour les jeunes enfants en somme.
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> Jouabilité 5/10    
Autant l'univers graphique de Black Knight Sword a de quoi surprendre, apeurer, dégouter ou quoi que ce soit qui n'a rien à voir avec le champ lexical du conventionnel, autant le gameplay du titre en est tout l'opposé. Si Goichi Suda (Suda51 de son pseudo connu un peu partout sur le net) surprend souvent dans la mise en place déjantée de ces univers pittoresques, on ne peut pas dire que ses jeux soient des modèles d'originalité en terme de gameplay. Lollipop Chainsaw est un beat them all tout ce qui a de plus bourrin bien que jouissif, Sine Mora (auquel il a apporté ses idée de game designer) un très beau shmup mais classique dans son fonctionnement et No More Heroes, si il a eu la chance de bénéficier de la présence de la Wii mote (dans sa version d'origine du moins) n'en est pas moins simple à aborder.
Sans surprise, c'est donc un Black Knight Sword facile à prendre en main, avec des mécanique de jeu que l'ont retrouve dans les soft du genre des années 90 qui nous est proposé. Sauter, esquiver, lancer l'âme de votre épée maléfique à l'assaut d'un dispositif, tout cela afin de jouer les funambules sur des rouages en mouvement et pour échapper à l'eau qui monte inexorablement ; on se rend vite compte que les mécanismes de jeu sont éculés, vus mille fois ailleurs. Les rares phases un peu plus délirantes mais horriblement courtes ne parviennent pas à masquer les déplacements du personnage un poil lourd, les double sauts rigides et une esquive dont la logique de manipulation m’échappe encore. Les combats sont vite bouclés (mais nombreux) et le gros foutoir a tendance à nous faire esquiver un peu sans le vouloir, car on a exécuté sa manipulation alors qu'on voulait juste bondir dans le dos de l'ennemi.
C'est d'autant plus frustrant dans certaines situations que se prendre quelques coups en trop peu devenir catastrophique étant donné l'esprit querelleur de nos ennemis; la difficulté à l'ancienne est de mise avec en sus des vies limitées et une absence de sauvegarde sauf via checkpoint. Les pièges sont nombreux et leur disposition rappelle parfois les run'n retry tels que Ghouls'n Ghosts ou il faut presque tout le temps mourir pour connaître l'emplacement d'un piège et ainsi savoir l’éviter la fois suivante. En facile, il est accessible, en normal, il devient déjà assez serré, et en difficile, il devient carrément exigeant et ne se laissera prendre en main que par les joueurs les plus avisés. Les modes supplémentaires, défi et arcade, n'intéresseront quant à eux que les fanatiques du scoring (BKS propose un classement en ligne).
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> Bande-son 5/10    
Signée de l'illustre Akira Yamaoka (le génial game designer de Silent Hill et compositeur de surcroît), l'OST de BKS a de quoi troubler, comme l'ensemble du soft. Jonglant entre musiques déstructurées sombres et bizarroïdes et bruitages parfois volontairement ridicules (le cri de l'homme-poule...), l'inventivité de l'homme contribue énormément à l'ambiance. La présence d'un narrateur francophone aux élans lyriques pittoresques est aussi à signaler, chose très rare mais vraiment appréciable. Pour autant, la bande-son ne doit surtout pas être écoutée hors jeu sur votre ordinateur pour vous détendre ou dans la voiture, grand Dieu non ! Vous tomberez tout bonnement sur un fourbi de sons et un semblant de mélodies assez désagréable à l'écoute. Si vous voulez de belles mélopées du même compositeur qui ressemblent un tant soi peu à de la musique, lorgnez du côté de Silent Hill.
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> Durée de vie 6/10    
Si la difficulté un brin bête et méchante à tendance à rallonger artificiellement la durée de vie, il est à constater de toute façon que le soft ne propose que 5 niveaux. Forcément assez consistants étant donné leur faible nombre (quoique, ce n'est pas une logique pour tous visiblement, il n'y a qu'à voir Call of Duty : Black Ops - Declassified sur VITA), le titre propose entre 3 et 4 heures de jeu. Les deux modes de jeu alternatif, Arcade (rejouer les niveaux déjà bouclés) et défi (remplir une série de challenges en usant de toutes les manipulations possibles, coups vers le bas, esquives...) sont franchement gadget.
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> Scénario 0/10    
Autant la scène de départ peut presque choquer et mettre très bien dans l'ambiance, autant l'histoire ne décolle pas d'un pouce tout au long des 3 heures que propose le soft. On découvre tout simplement que notre chevalier est en fait un mort tout frais qui vient de se pendre et qui est ramené à la vie par une épée magique : Hellebore. Et comme rien n'arrive par hasard, on nous confie la tâche de retrouver une vile princesse (pour une fois que ce n'est pas la gentille et féerique princesse qui se fait kidnapper), mais au contraire elle qui fait chier le monde. Quoique, les gentilles princesses font aussi chier le monde en se faisant kidnapper une fois tout les mois...) afin de l'occire.
Et puis après, plus rien ! Construit sans honte de l'avouer comme un jeu d'arcade à l'ancienne où le jeu et le gameplay constitue 95% de l’expérience, le soft ne s'encombre nullement de cut-scene à tire larigot. C'est pour cela que nous ne noterons tout simplement pas ce critère, histoire de ne pas trop plomber le jeu pour des queues de cerise.
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> Note finale 6/10    
Antithèse du conte de fée classique, Black Knight Sword est un peu un melting-pot de tout ce qui a de complètement barré dans l'esprit de Suda51, animé telle une marionnette de bois angoissante par les gars assez talentueux de Digital Reality. Concentré de bizarreries, le soft propose un univers graphique très particulier, une bande-son adaptée au trip mais infecte à l'écoute seule et un gameplay simple à prendre en main. Avec ce genre de titre à la difficulté old-school, il n'y a pas de demie mesure: on aime, ou pas ! Malheureusement, l'aventure est de trop courte durée, en résulte un scénario inexistant et des niveaux trop peu nombreux.
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> INFOS SUPPLÉMENTAIRES
Version:
Genre: Action / Plates-formes
Age: dès 16 ans
Nombre de joueurs: 1
Online: Non
Date de sortie: 26 Décembre 2012
Editeur: Digital Reality
Site officiel: http://www.blackknightsword.com/en/age-verification
Développeur: Grasshopper Manufacture Inc& Digital Reality
> PAROLE DU RÉDACTEUR
Nullement besoin de connaître les œuvres précédentes de Suda51 pour comprendre assez tôt dans Black Knight Sword que le monsieur a de l'inventivité à revendre. Mais comme souvent avec les génies créatifs, tout est une sorte de gros bordel où probablement chaque chose à sa place, mais pas aux yeux des impies, des néophytes. Aussi, on ne sait trop sur quel pied danser en la présence de Black Knight Sword. Intrinsèquement, il est appréciable d'avoir à faire à un genre qui noue astucieusement les hack'n slash 2D de notre enfance et diverses inspirations artistiques diamétralement (et géographiquement) opposées. Mais dans les faits, il faut savoir garder la tête sur les épaules afin que tout ce gloubiboulga de références visuelles et scénaristiques restent cohérents. Le hic, c'est que autant des softs tout aussi originaux graphiquement comme Little Big Planet (pour citer ce qui se fait de plus proche en terme d'originalité dans ce format de jeu) arrive à garder une logique de construction qui sans ça ferait du jeu un simple amas de bric et de broc pas fun pour un sous (la logique dont je parle, on la retrouve dans le design des éléments s'imbriquant parfaitement dans les décors visités, qui si il sont bariolés, le font avec talent et ne s'amusent pas à brusquement vous transposer d'un univers à un autre). Little Big Planet garde une certaine continuité dans ses environnements, Black Knight Sword fait aussi bien en terme de variété pure, mais la durée de vie et le traitement scénaristique du titre font que les changements sont brutaux, pas toujours justifiés et seraient même capables de donner la nausée. C'est un peu ce qu'on pourrait appeler le syndrome Baten Kaitos. C'est sympa de vouloir se différencier à l’extrême, mais trop en faire amène à un résultat bancal, un patchwork visuel déstructuré si jamais la réflexion et le temps pris pour peaufiner le jeu n'est pas assuré.

Ceci étant dit, loin de moi l'idée de vouloir casser du japonais à tour de bras, grand dieu non! Black Knight Sword a beau ne pas être extrêmement fin dans son approche, il n'en demeure pas moins une expérience relativement satisfaisante pour un jeu disponible sur plate-forme de téléchargement. Il trouvera probablement son public, et c'est d'autant mieux que ça contribue encore et toujours plus à l'ouverture des frontières, chose encore trop tiède en particulier dans le domaine des jeux vidéo où des perles (de RPG notamment) restent trop souvent cantonnées au sol nippon. Si on râle parce qu'on en a ras la casquette de voir des Metal Gear Solid, des Resident Evil et des Tekken à gogo, il faut tout de même souligner la fantaisie de ce peuple fascinant qui fait qu'il n'on pas peur de tenter des choses, pour la plupart. En résulte des jeux un peu fous, pas toujours excellents, mais originaux en tout cas. Et après tout, entre un possible Uncharted 4 et un Dragon Age 3 que l'on sait déjà somme tout conventionnel en terme de design, on ne peut décemment pas totalement rejeter un titre comme Black Knight Sword.

Aussi, il faut avoir l'esprit ouvert et l’œil attentif, si possible ne jamais parler sur quelque chose, quelqu’un ou un événement sans savoir au préalable qui, quand, comment et surtout pourquoi. Ainsi, on comprendrait mieux les choses dans son ensemble. Et on comprendrait surtout dans le cas présent, que notre vision des choses somme toute parfaitement occidentale n'est pas la même que celle du public japonais. Aussi, il faut savoir que le défaut de manque de consistance dans l'inspiration graphique trop bigarrée, trop instable, citée plus haut renvoi directement au théâtre japonais qui ont l'habitude d'exposer des pièces aux décors mouvants et à la mise en scène extrêmement dynamique. Appeler kamishibai, ce genre narratif use de décors en papier pliable pour raconter des souvent courte et une histoire pleine d'action. Aussi, inscrire sa frénésie dans une logique de construction semble être l'un des maître mot pour dynamiser un maximum les pièces théâtrales japonaises, avec des décors qui avancent et reculent et qui pivotent via un système de plate-forme circulaire.