En 2004 Killzone pouvait largement rivaliser avec la concurrence directe et mettre dans ces petits souliers le Masterchief en personne. Le fabuleux travail sur les décors des champs de bataille ravagés par l’invasion barbare des Helghasts, la diversité des environnements traversés qui nous envoyaient crapahuter dans des complexes militaires, des plages et son débarquement, des mangroves envahie de moustiques, un enchanteur jardin japonais qui voyait pourtant les pétales de ses roses se mélanger au sang des victimes dans un poétisme d’une noirceur sans pareil. Mais voilà que pour une édition estampillée HD, Killzone se devait au minimum de réguler les bugs de l’époque et le clipping prononcé qui avaient été les principales critiques lancées au sujet de ce jeu. Au final, il n’en est rien et les défauts d’affichages sont toujours légion malgré une petite embellie sur le visuel des armes et des soldats à l’écran. 

Scénario : 8/10
Dès la cinématique d’introduction superbe qui nous montre un dictateur arranger ses troupes de manière rageuses comme le faisait un triste personnage sur la place de Nuremberg dans les année 30, nous rappelle que Killzone s’est largement inspiré du Troisième Reich pour le design de ses troupes et ses visuels voire même pour ses élans belliqueux d’une nation déjà vaincue par le passé et qui s’arme en secret pour terrasser son ennemi de toujours. Car autrefois allié de l’ISA ce peuple s’est vu dans l’obligation de coloniser une planète inhospitalière et terriblement nocive qui les a petit-à-petit transformé en des mutants forcé de porter des masques à gaz. Leur vengeance envers ceux qu’ils jugent coupable de cet affront sera terrible et seule une petite escouade de 4 soldats pourra leur barrer la route.

Bande son : 8/10
Réputé pour sa bande sonore de qualité, Killzone continue de nous envoyer au cœur de la bataille entre les hurlements rauques des troupes ennemies et les balles qui vous explosent à la tronche soutenue par les envolée lyrique du philharmonique de Prague qui lance les Walkyries dans la tourmente de ce conflit d’une noirceur sans pareil pour faire exploser nos tympans et nous terrasser de sa chape de plomb. Les dialogues sonnent justes et on s’amuse souvent des réparties du gros balourd Rico plus enclin à balancer ses rafales qu’à comprendre les allusions pleine de finesse de son compagnon d’arme à la peau jaunie malgré l’apocalypse qui s’abat sur eux.

Jouabilité : 6.5/10
Efficace pouvait être le maître mot qualifiant la jouabilité à l’époque de sa sortie et qui nous permettait d’immédiatement nous plonger en pleine bagarre sans avoir à se mémoriser une quantité de touches. La visée reste assez convaincante malgré le partit pris des développeurs de ne pas nous mettre dans les mains des armes à la stabilité parfaite. Les tirs font trembler votre main, certaines armes sont carrément imprécises mais terriblement puissante le tout pour vous donner l’impression que rien ne sera facile dans cette guerre. Les années ont passé et cette édition HD n’a pas gommé les imperfections du gameplay comme les « actions spéciales » toujours aussi chaotiques et imprécises et cette visée sniper qui ne vous permet pas de zoomer et de vous déplacer en même temps. Les murets eux aussi seront des obstacles infranchissables malgré leur hauteur ridicule. Dommage !!!

Durée de vie : 7/10
Une longue campagne s’étendant sur plus de 45 niveaux dans 11 environnements différents et variés sont  au menu de cette guerre total sur des champs de bataille conçu pour des affrontements nerveux. Les ennemis sont tenaces et encaissent bien les balles, ce qui compense un peu une IA qui pousse les Helghasts à indiquer leurs positions en vociférant comme des bœufs. Ces troupes pourtant se défendront durement et peuvent compter sur des champions de la visée capable de vous faire mordre la poussière rapidement et sûrement. La rejouabilité est excellente grâce aux 4 personnages disponibles qui sont diamétralement opposé dans leur manière d’encaisser les coups sur le champ de bataille. Rico la grosse brute nivelle les niveaux, Templar assure avec toutes les armes, Luger est fragile mais devient létal une lame à la main et un sniper en bandoulière et pour finir Hakha manie les armes Helghast avec facilité et bénéficie d’un bonus de munitions. Le mode multi consiste en des parties en écran splitté face à des ennemis dirigés par l’IA sur des modes ultra connu qui faisaient la part belle à l’époque à des joutes nerveuses malgré l’abondance de tricheurs qui ont poussé les développeurs à revoir par la suite leur copie.

Violence : 8/10
Les horreurs de la guerre sont encore bien présentes malgré les années et les jeux bien plus sanglants qui sont sortis depuis… On tue et on est tué souvent dans des postures d’un autre âge, on assiste à quelques exécutions sommaires et autres barbaries qui sont légion en temps de guerre sans pour autant que cela remue votre estomac. La violence c’est démocratisée depuis le temps avec l’arrivée de nouvelles consoles qui poussent encore plus loin le réalisme et les visions d’horreur. Ce titre ne devrait donc pas traumatiser les jeunes joueurs déjà habitué, malheureusement à cette évolution.

Note finale : 7/10
La machine de guerre de Sony perd un peu son souffle au fil du temps et ce n’est pas cette édition en HD qui redorera son blason passablement vieillit au bout de 8  années de bons et loyaux services. Killzone était un titre absolument fabuleux sur la PS2 et se voulait le fer de lance d’une toute nouvelle franchise qui a su imposer par son côté barbare et sans concession une vision de la guerre moins manichéenne. Alors au final on peut légitimement se demander pourquoi Sony nous propose une édition si peu augmentée au vue des nombreuses carences techniques qui auraient dû être gommées, voire purement et totalement corrigées quand on se dissimule derrière une appellation HD un rien pompeuse. On ne peut légitimement pas faire des miracles sur un jeu sortit en 2004, mais Killzone méritait un traitement beaucoup plus soigné pour lui redonner son lustre d’antan et rappeler à une génération de joueurs que ce titre était vraiment une belle tuerie pour l’époque. La définition de la HD étant haute définition, pas horrible défaut… Fin de rapport.