Parler de The Witcher 2, c’est un peu comme essayer de résumer la trilogie du Seigneurs des Anneaux en un seul chapitre. D’une richesse incommensurable et pour mieux saisir toute la complexité de ce chef-d’œuvre made in CD Projekt, une relecture en détail du premier test de The Witcher fait par notre ancien camarade Wishmaster est nécessaire avant de vous présenter le deuxième opus par moi même.
The Witcher : Partie 1 par Wishmaster
The Witcher nous plonge dans un univers médiéval-fantastique peuplé d'humains, d'elfes, de nains, de créatures magiques et de sorciers. Un jeu de rôle dans un monde obscur où la crainte des êtres maléfiques et des fléaux comme la peste hantent les esprits des hommes. Un monde déchiré où même les sorceleurs, de magiciens-guerriers qui étaient par le passé héros des peuples, ont perdu leur renommée après une longue guerre qui fit oublier la confiance qu'avaient les gens en eux. Vous incarnez un de ces êtres, Geralt de Riv, surnommé le Loup Blanc, qui a perdu la mémoire.
Dans ce jeu héritant son scénario du romancier polonais Andrzej Sapkowski, vous parcourez une histoire originale dans laquelle vos choix influencent votre parcours. La trame de fond est une ligne droite qui vous permet de suivre le scénario, et un certain nombre de quêtes annexes vous permettent de visiter d'autres lieux, d'autres personnages, d'autres créatures à vaincre. Tous les dialogues avec les autres personnages sont en Français dans le texte, et sous-titrés en Français également. Les dialogues sont en règle générale corrects, bien que par moments ils se montrent d'une piètre qualité et retranscrivent très mal les émotions d'une scène.
Un jeu de toute beautéThe Witcher est un jeu d'une qualité technique hallucinante même encore actuellement si vous avez la chance de l’avoir dans votre collection; les graphismes sont somptueux, d'un réalisme à couper le souffle, les musiques offrent une ambiance d'une immersion totale, les techniques de combat sont variées et il est possible de travailler son expérience de joueur pour sortir des combos aux timings très serrés, tout comme les compétences de son personnage aux choix multiples. En effet, en tant que RPG digne de ce nom, The Witcher nous offre la possibilité d'augmenter des caractéristiques de base (force, endurance, intelligence, dextérité), des caractéristiques d'armes (dans trois types de combat différents - puissant, rapide ou groupe), des compétences en magie dans cinq écoles différentes.
Points forts... points faiblesHélas, malgré sa réalisation très soignée et son immersion prenante, The Witcher est loin d'être parfait. Le premier point très désagréable vient de ces chargements incessants : vous faites à peine 100 mètres qu'une nouvelle zone doit être mise en mémoire, et cela engendre de fréquentes coupures dans l'action; pour ceux qui aiment les jeux où les quêtes s'enchaînent à un rythme effréné, où l'action ne vous laisse que peu de répit, ces temps d'attente sont abominables. On n'a rien sans rien, et il est normal que dans un jeu d'une telle beauté graphique, des temps de chargement soient nécessaire. Mais à ce point-là... Un autre élément fort désagréable est le pathfinding : lorsque votre personnage se retrouve face à une pièce du décor figée au sol, comme une brique ou une barrière, il est totalement incapable de la franchir ! Non seulement ses pieds ne se lèvent pas pour enjamber une marche qui n'est pas d'un escalier prévu au chemin, mais il est impossible de sauter par-dessus un obstacle; ce qui permet aux scénaristes de nous emmener dans une intrigue suivie où vous croisez certains personnages dont la rencontre est importante (voire nécessaire), mais ça a le désagréable effet de vous empêcher de pouvoir visiter les coins que vous voulez au moment où vous le voulez.
Quelques autres petits défauts sont à citer, comme par exemple la trop grande complexité pour l'utilisation des objets de l'inventaire; citons le cas où, pour donner une potion de quête à un personnage malade, il faut commencer par lui parler, cliquer sur l'icône "j'ai quelque chose pour vous", puis déplacer la fiole de l'inventaire vers une zone "donner un objet à quelqu'un". Pourquoi le jeu ne peut-il pas tout simplement se charger de la gestion de l'objet au moment où l'on clique sur le personnage ? Enfin, c'est du chipotage, mais comme pour les temps de chargement ou le personnage qui se bloque contre l'arcade d'une porte, il faut savoir prendre patience et se dire que le jeu propose une action lente dans laquelle il faut suivre chaque mouvement. Et explorer chaque recoin des lieux visités pour trouver des objets, ceux-ci étant parfois bien cachés et le jeu ne propose pas de simplification pour la recherche et collecte d'objets.
Un monde adulte et recherchéThe Witcher contient certains défauts forts désagréables, mais au final les joueurs patients considéreront les "temps morts" comme ajoutant à l'ambiance prenante de l'action. De la part d'un petit studio polonais méconnu, ce jeu est un exploit technique nous plongeant de manière très prenante dans un univers sombre et torturé. Pour les fans de RPG attirés par cette ambiance, aucune hésitation, jetez-vous sur ce jeu !
The Witcher 2 : Assassins of Kings: Partie 2 par Evil
Reprenant l’histoire-là où elle s’est arrêtée, cette suite arrive bien malgré elle après la guerre. En effet les possesseurs de XBOX 360 ont longtemps cru à un portage du premier opus sur leur machine. En 2007, tout semblait sur les rails et pourtant ! Suite à des difficultés que seuls nos amis Polonais de CD Projekt pourraient nous éclaircir le titre n’a jamais pu voir le jour. Chanceux sont les joueurs qui ont eu le privilège d’y jouer sur PC. Conscient du potentiel énorme de cette suite les éditeurs comme THQ en premier et Namco Bandai en second se sont disputés longtemps les droits de distribution du titre. Après quelques passages devant les tribunaux, le titre sur PC fut édité par THQ et la version XBOX 360 par Namco Bandai, mais 1 an plus tard ! Autant dire que le jeu revient de loin et a bien failli connaitre les mêmes déboires que son illustre prédécesseur distribué à l’époque par Atari. Les quêtes et cinématiques inédites font parties de cette version Enhanced pour le plus grand bonheur des amateurs de RPG Occidentaux.
Graphismes : 8/10Techniquement en deçà de la mouture PC,le titre offre pourtant des visuels de hauts niveaux. Les environnements sont magnifiques et les protagonistes superbement modélisés et animés. Du très grand art ! Les effets climatiques, les jeux d’ombre et de lumière sont sidérant de poésie !
Scénario : 9/10Autant, dire que les nouvelles de Andrzej Sapkowski sont sombres et uniques. Laissant un charisme et une qualité scénaristique exceptionnelle, plongeon le joueur que nous sommes dans un univers riche et adulte où le choix de nos actes se répercute sur toute l’intrigue.
Bande son : 9/10Du plus discret aux sons les plus hollywoodien soutenu par des doublages français convaincants nous transportent dans une aventure digne des Tudors ! Complots, trahisons, politique, sexe, rien ne nous est épargné !
Jouabilité : 7/10L’interface de combat n’étant pas des plus intuitive au début cette dernière peut rebuter. Avec un petit peu de pratique et d’entrainement l’apprivoiser se fait sans problème. Les combats mélangent action combos directs, magies et QTE.
Durée de vie : 9/10Vous faite quoi les 365 jours prochains ? Les variables scénaristiques sont tellement différentes d’une partie à l’autre que rejouer l’aventure en étant un gentil ou un méchant devient vite une drogue !
Violence : 9/10Sexe, Sang, Gore et Rock’n Roll médiéval. A ne pas mettre entre toutes les mains car son contenu est explicite.
Note finale : 9/10TheWitcher est un très grand jeu de rôle qui ne trouve pour moi en rival que Skyrim sur XBOX 360. Un incontournable et l'un des meilleurs RPG occidentaux de la machine qui ravira les rôlistes de tous horizons et surtout majeurs !
Sorceleur for ever !Dirigiste aux premiers abords, l’intrigue réaliste permet par sa narration de nous plonger dans un véritable film épique où le cynisme de Geralt de Riv fait la part belle aux dialogues croustillants. Les choix et le positionnement du héros sombre nous guident sur les chemins du doute et de la passion. Chaque acte se profilant comme étant autant de questions existentielles à la trame principale. Qui nous conte comment Géralt est parvenu à sauver le roi Foltest d'une tentative d'assassinat perpétrée par un autre sorceleur à la fin du premier jeu? Cette suite met en avant une conspiration qui en veut au trône de ce bon vieux roi Foltest. Notre Sorceleur se voit embarqué bien malgré lui dans une lutte de pouvoir et de complots politiques et se retrouvera enlisé jusqu’au cou ! Ce dernier devra retrouver les conspirateurs afin de blanchir son nom de cette vendetta qui lui colle à la peau. Les choix et les actes ne sont pas anodins et ont vraiment une influence sur le comportement des PNJ et sur l’aventure. Lumière ou ténèbres ? Faire le bien ou le mal ? On a vraiment l’impression d’être un Anakin Skywalker!
Sex in the gameLe jeu se veut adulte et ne vise pas le casuel dans le sens où la maturité des images peuvent choquer les incrédules. La narration et les protagonistes sont tous pour la plupart recherchés avec une profondeur d’âme incroyable. La trame va jusqu’à décomplexer des scènes explicites de sexe comme aucun jeu vidéo n’avait osé le faire jusqu’à maintenant sur un support aussi populaire qu’une console de jeu. Le code PEGI n’est pas imprimé en couleur rouge sang 18 et + pour rien sur la pochette. Les scènes de combats gores se mêlent au QTE et aux actions les plus mercantiles que l’être humain est capable. Rien ne nous est épargné dans The Witcher 2. Celui-ci est réservé à un publique averti !
The Witcher 2, c’est aussi du tourisme sauvage à l’état pur ! Les différentes régions géographiques à explorer sont magnifiques. On peut se retrouver simplement à se balader dans les bois sans buts ou simplement visiter l’architecture des lieux. Chapeau bas à l’équipe de CD Projekt qui nous offre une mosaïque de senteurs et de couleurs dignes d’un menu gastronomique. Les différents protagonistes présents tout du long de l’aventure ne sont pas en reste avec des expressions faciales et des détails réalistes. Les effets de lumière et climatique renforcent encore plus l’immersion dans l’aventure, tout ceci sans vraiment faire subir les temps de chargement de l'opus précèdent ! Il est vrai que le titre pour son passage sur console se voit légèrement inférieur en terme de graphismes que son homologue sur PC
Compétences de loup !Les combats se déroulent à la manière d’un bon beat’em all actuel où les esquives sont aussi importantes que les enchainements et les contres attaques. Mélangeant au passage des scènes de QTE dignes des plus grands péplums hollywoodiens où les mises à mort sont chorégraphiées aux millimètres. Attention tout de même de ne pas tomber dans la panique générale que peut provoquer la lourdeur de l’interface au premier combat. Avec de la pratique des symboles, cette dernier offre une variété d’action impressionnante. Geralt est un Sorceleur de ce fait il peut aussi faire appel à des pouvoirs occultes de types magies noires et déchainer les éléments. Sorcier à ses heures perdues, l’alchimie fait partie de ses compétences ; la fabrication d’élixirs aux pouvoirs aléatoires est nécessaire afin de devenir plus au moins puissant avant certains conflits. Les points de compétences obtenus en combat permettent via un arbre de gestion complexe, d’améliorer les forces de notre Darkman sur divers aspects. L’équipement ramassé, acheté ou fabriqué selon un schéma par des artisans, en augmenteront le potentiel défensif et offensif.
Héroïque et charismatique ! The Witcher est un très grand jeu de rôle qui ne trouve pour moi en rival que Skyrim sur XBOX 360. Le titre était prévu aussi sur PS3, mais il semblerait que les joueurs de PlayStation ne voient jamais la couleur du titre. Bien que l’interface est pensée console, le soft nous prouve avec intelligence et créativité que les titres qui osent ne sont pas encore mort ! Optant dans un registre adulte est risqué l’aventure captive et nous laisse sur les fesses ! Côté durée de vie, une bonne cinquantaine d’heure est nécessaire pour en venir à bout une première fois. Pourtant, vu le nombre conséquent de possibilité d’évolution offerte par le scénario, recommencer plusieurs fois le jeu ne devrait pas être un problème ! 
