Ca y est, le voilà, hyper-production de l’industrie, Call of Duty – Black Ops est enfin disponible !! Le successeur du magistral Modern Warfare 2 avait sur les épaules la lourde charge de redorer le blason du studio Treyarch. En effet depuis Call of Duty 4 Modern Warfare, aucun studio n’a su s’approcher du talent d’Infinity Ward et d’en contester la domination absolue sur le genre FPS, autant dans les modes solo que multi. Mais là où certains pouvaient se permettre de sortir des bouses et s’en tirer par la petite porte, le studio Treyarch lui a grandement souffert, et pour cause : lorsque l’on travaille sur une production dont le titre est connu de la quasi-totalité des core gamers, on ne peut pas se cacher dans le décor et prier pour que personne ne vous ait vu, lorsque l’on travaille sur un Call of Duty, votre nom est au milieu de la scène, sous les projecteurs, et si vous vous ratez, personne ne vous fera le plaisir de vous oublier. Non, bien au contraire. On se souviendra de vous comme du Studio de la loose, celui qui sort des Call of duty en PQ pour combler le vide entre les Call of Duty en alliage Or-Platine certis de diamants. Et c’est véritablement ce qui est arrivé en Novembre 2008 (2ans déjà) à la sortie de World At War qui n’aura pas tenu la comparaison 5 secondes face à Modern Warfare 1. Malheureusement pour Treyarch, Infinity Ward en a rajouté une dose avec Modern Warfare 2, véritable « Dieu de la destruction » du panthéon vidéo ludique. Ainsi arrive Black Ops, le titre qui réclame pour Treyarch sa juste place au sein de la famille Call of Duty, sous les colonnes du temple d’Activision.
Painted Black.
Ca y est, il est déballé, la plateforme steam a reconnu votre Key-code, et survient à l’écran une première vidéo-titre. Premier constat : Treyarch n’est pas là pour jouer (mais nous oui !). La vidéo claque, une ambiance labo de renseignements avec microscopes, dossiers secrets, images d’archives et numéros rouges qui volent dans tous les sens façon Matrix. Et le jeu commence. Le personnage principal, le soldat des forces spéciales Mason est ligoté dans les caves insalubres d’un bâtiment inquiétant, drogué, tabassé, torturé et interrogé via hauts-parleurs par une voix des plus flippantes. La voix cherche des informations que Mason a en sa mémoire, que signifient tous ces nombres rouges ? Que désignent-ils ? Comment les décoder ? Pour le découvrir, vous allez revivre différentes opérations spéciales dans la peau de Mason ou d’autres de ses acolytes lors des différentes Black Operations, ou Black Ops, qu’il a menées.
Dans le jargon militaire, on désigne par Black Ops des opérations clairement illégales, souvent menées conjointement par les services de renseignements avec l’appui de différents corps d’armée, sans documents, archives ou traces. L’histoire nous mène à Cuba, en Russie, au Viêt-Nam, en Chine, dans l’Arctique, pour des missions de R&D (recherche et destruction), d’infiltration, d’interrogatoires, de combat, d’assassinats ciblés à bord de chars, de camions, de motos, d’hélicos, de bateaux, d’avions cargo ou d’avions-espions pour affronter des Soviétiques, des Viêt-Cong, des Nazis, ou encore des Anglais.
Très franchement, c’est un véritable foutoir qui contient à peu près tout ce que le monde de cette époque pouvait compter de véhicules, d’armes, de conflits, et devinez quoi ? Ça déchire !! Un scénario du tonnerre, des effets visuels impressionnants, une bande son qui claque (peut-être des bruitages d’armes pas très pêchus, mais ainsi que l’avait souligné Hideo Kojima du temps du premier Metal Gear Solid « Le public est habitué aux bruits des armes des films hollywoodiens. Si on cherche à reproduire des sons réalistes, on perd le côté sensationnel et le joueur est moins captivé par l’ambiance. ». Les bruitages ne sont donc pas forcément « mauvais », je vous rappelle que Black ops se déroule dans les années 50-60), des personnages au charisme indéniable (dont certaines vieilles connaissances du temps de World at War), et de véritables scènes d’anthologie…
Un des grandes questions que l’on se pose quand on s'ennuie ferme à table avec les amis et la famille et qu’on veut tenter d'animer un peu les choses (et par la même occasion ramener sa science) est : Quelle est la différence entre l’homme et l’animal ? Eh bien une des réponses qui semble faire consensus est que les animaux n’ont pas de langage articulé. Ainsi, pour intimider leurs rivaux, les cerfs et les lions crieront d’élégants rugissements et autres brames alors que les supporters de foot ou les on-line gamers se lanceront des « J’****** ta mère, fils de **** !!». Les insultes mises à part, l’autre grand intérêt du langage articulé réside dans le fait de pouvoir placer des informations extrêmement précises dans les dialogues qui lient les humains.
Alors pourquoi je vous parle d’humains et de dialogues ? Pour en venir à ce qui lie tout cet ensemble : la culture commune! Et si il y a une chose que je souhaite vous recommander de faire avant de jouer à Black Ops, c’est de vous plonger dans quasiment tous les films sur la guerre du viêt-nam. Black Ops est truffé de références cinématographiques, de clins d’œil, de scènes inoubliables vues dans Apocalypse Now, Platoon, Full metal Jacket, Hamburger Hill, Voyage au bout de l’enfer et j’en passe.
En plus d’être de très bons films, vous aurez alors tous les éléments en tête pour saisir le jeu sa plus juste valeur. D’autant plus que l’effort fourni par Treyarch pour respecter les mises en scène originales et les transcrire dans un jeu-vidéo est un chef-d’œuvre et un exemple du genre! Le doublage français est correct, même si la VO reste une référence pour les puristes. C’est très bien filmé, l’ambiance est morbide à souhait, nerveuse, époustouflante et la dimension interactive ajoute une dose d’immersion incroyable, Treyarch a su prendre Infinity Ward à son propre jeu (sans jeux de mots) !!
Black Hole
En passant rapidement à travers les immenses qualités de level-design, de gameplay, et de séquences cinématiques absolument mythiques, je souhaite en arriver rapidement à vous parler du mode multi. Très classique dans l’ensemble, on y retrouve les quelques modes principaux du genre tels que les Match à mort en solo ou en équipe, Recherche et Destruction, QG, Capture de drapeaux, Domination, Démolition, Sabotage etc… Avec la nouveauté de débloquer des nouvelles armes, accessoires, ou skills pour votre avatar à travers un système de points-récompense qui vous serviront de "monnaie locale".
Le tout est très bien pensé et on devine bien que le mode multi a un potentiel très important. Mais, car il y a un mais, si vous deviez en profiter, sachez que cela ne se fera pas sur la version PC de Black Ops. Apparemment le jeu aurait été développé dans un premier temps pour les supports consoles, ensuite convertit pour les PC. On peut imaginer la pression des managers de l’équipe Treyarch pour que le jeu soit disponible sur les trois plateformes (PS3-X360-PC) en même temps, mais le constat est malheureusement sans appel : la version PC est une catastrophe.
Lags, freezes, commandes non-prises en compte, ralentissements, bugs sonores et bugs d’affichage sont présents tout au long du soft. Si certains moments en deviennent injouable dans le mode solo, le mode multi avec la fameuse killcam ne peut que vous emplir de frustration lorsqu'elle vous montre que le tiers de vos tirs n’ont pas été pris en compte lors du face à face avec votre bourreau. Personnellement, ce véritable manque de respect envers le consommateur plombe grandement le plaisir que l’on éprouve (ou plutôt que l’on devine) à jouer à un titre aussi bon.
Bien entendu les patches vont suivre et se succéder, mais malgré tout on ne peut tolérer qu’un produit semi-fini soit ainsi mis en vente, tant le préjudice est lourd pour les joueurs PC, dont la plupart disposent pourtant de machines qui remplissent les conditions techniques demandées par l’éditeur.
Avec Black ops, Treyarch confirme incontestablement sa place dans la lignée des Call of Duty, non plus comme faire valoir de son illustre rival, mais véritablement comme dépositaire d’une identité de Call of Duty. Personellement, si j’admire le côté très pro et moderne des Modern Warfare, je dois avouer que parfois un côté propret s’en dégage. Tout est très net, lissé, à la gloire de l’amérique et de ses combattants, des hommes aux nerfs d’acier entrainés comme des bêtes de courses à la science de la guerre. La production Treyarch s’approprie la licence, et lui donne sa propre saveur, son propre style, beaucoup plus tourmenté, beaucoup plus violent et sale, ce ne sont plus des tueurs professionnels mais des guerriers, il ne s’agit pas de retranscrire la science high-tech de la guerre, mais de sa nature plus trouble et crue, quand la guerre quitte les écrans de contrôle et deviens un art violent. Les insupportables freezes et erreurs de la version PC sont un problème qu’il convient à chacun d’estimer en fonction de ce qu’il juge acceptable ou non, pour ma part je choisi de souligner ce point sans aller plus loin, préférant de loin féliciter les studios Treyarch pour ce grand saut en avant !
Testé sur Ordinateur par Don et par Snake
