La richesse et l’abondance de détails nous plongent illico dans les années 40. Chaque quartier à sa propre identité visuelle qui lui est propre et la Little Italy se met rapidement à danser une folle tarentelle avec ses échoppes colorées et animées qui dégagent une odeur de pasta enivrante. Les ruelles grouillent de détails avec ces affiches où se pavanent de splendides starlettes ventant avec leur frou-frou les efforts de guerre de la puissante machine industrielle Américaine, ses splendides coupés sport d’un autre temps aux moteurs déjà si caractéristiques, ses passants si vivants dans leurs attitudes quotidiennes et parfois si burlesques lorsque leur chaussures glissent sur le sol capricieux de ce pénible hiver. Ce titre est une vraie plongée dans les années de la renaissance d’une culture au service de grands patrons et de syndicats tout puissants. La modélisation des personnages et des différents protagonistes sonnent justes dans cet univers violent est sans concession même si parfois on frôle la caricature avec le vieux don repenti nostalgique du temps qui passe, les vieux loups prêt à tuer père et mère pour s’emparer de la plus grosse part de la tarte aux mimiques un peu trop rigides pour ne pas sentir le mauvais coup fourré au plomb.

Scénario : 7/10
Mario Pozi est passé par là et les similitudes avec son œuvre mythique et intemporelle sont présente dans de très nombreux tableaux, sorte de clin d’œil au parrain qui a magnifié le 7ème art dans la années 70. Vito rentre du front et ramène de sa campagne sicilienne quelques cicatrices qu’il rajoutera à celles qu’il va gagner dans son ascension  dans la famille en acceptant de bien peu reluisant petit boulot pour couvrir les dettes familiales. Entre petite rapine, escroqueries et associations de malfaiteur les échelons dans la maffia sont aussi semés de cadavres et de trahison. Il manque simplement à ce titre un peu plus de noirceur, voire même de sérieux car parfois on peine à croire que notre héros nage au milieu d’une bande de pieuvres sans pitiés tant son parcours parait convenu et un peu trop facile.

Bande son : 9/10
Elle est tout simplement fabuleuse et incontournable et nous ballade entre jazz, ragtime et début du bon rock n’ roll. Les émissions radios sont autant de clin d’œil à une époque où l’effort de guerre se déclinait aussi en chanson. Malgré quelques décalages entre la parole et les expressions faciales, les dialogues sont d’excellentes factures, les doublages de qualités et le ton toujours en adéquation avec les évènements en court. Il suffit de tendre l’oreille dans les quartiers pour se surprendre à jouer les voyeurs à l’écoute des moindres ragots et de s’amuser des situations parfois drôles et tragiques de la vie de tous les jours. Les femmes italiennes ont du caractère, les marchants beaucoup de bagout pour vous refourguer leur marchandises, des vendeurs de journaux nostalgiques du temps qui passent au gré des lignes du papier qu’ils tendent sous votre nez.

Jouabilité : 6/10
De loin pas le point fort du jeu car sur datée comme l’époque qui donne vie à ce jeu. Votre héros se meut avec raideur et le système de couverture est une plaie béante qui est une invite à se manger du plomb à chaque fusillade entre quelques antipastis ingérés au gré de phases de combat à main nue vite rébarbative et terriblement ennuyeuse. Il suffit d’esquiver pour lancer un contre fatal qui mettra ko tous vos adversaire, sauf l’irlandais dans le premier passage en prison et cela sans même avoir l’impression de s’être fait mal aux mains. L’IA est assez redoutable car elle vise juste et en ce qui concerne  la conduite des véhicules, elle se veut simple est accessible avec un côté arcade bien présent même si on pourra saluer un effort certain de la part des développeurs pour nous donner l’impression de ne pas conduire toujours le même type de voitures.   

Durée de vie : 6/10
Un autre point négatif de ce jeu est sa durée de vie qui est relativement faiblarde face à la concurrence du monstre GTA IV. Ne comptez pas plus de 10 heures pour vous retrouver à fumer des havanes entouré de belles pépées tout en sirotant une coupe de champagne assis confortablement dans le fauteuil du parrain. Mais si vous voulez débloquer tous les succès, il va vous falloir passer par la sempiternelle quête des items et autres objets secrets disséminés dans les niveaux à des endroits si accessibles qui vous prendront facilement 5 heures de plus !!! Des extensions payantes sont disponibles qui vous permettront d’incarner un tueur à gage au prise avec son passé et un autre vous faisant découvrir le passé de Joe pour faire durer un peu plus le plaisir d’un titre qui méritait d’être bien plus approfondit.

Violence : 9/10
Le monde qui gravite autour de la pieuvre est généralement rempli de cadavres et de meurtres parfois sordides et bien sanglants. Le jeu étant estampillé 18+, il faudra donc vous attendre à quelques scènes assez dures de torture, de cadavres pas très frais, de fusillades bien présentes sans oublier un peu de fesses et de scènes un brin coquine.

Note finale : 8/10
Le travail technique et de recherche autour des visuels qui donnent vie à cette mégapole des années 40 est tout simplement remarquable mais ne peut totalement masquer de gros manquement au niveau du gameplay. Malgré ces défauts parfois un peu rageants, Mafia 2 retranscrit de manière fidèle le microcosme qui gravite autour des codes d’honneur et des trahisons perfides qui régentent la vie des lieutenants des parrains maffieux de la grande pomme.