Après plus de 10 ans d'attente, l'heure était enfin venue de me confronter à nouveau au Mal. Jadis, il s'était montré combattif mais n'avait pu triompher de ma détermination. Autant dire que c'est avec beaucoup d'enthousiasme, et un peu d'appréhension, que j'attendais ce nouveau face-à-face. Allait-il me décevoir ou m'étais-je encrouté au point de ne plus être de taille? Difficile à dire. Reste que la bataille contre le Mal Primordial m'attendait. Armé de ma foi vidéoludique, de mon clavier béni, de ma sainte souris et accompagné de Telmereth et Eolas mes pieux testeurs-assistants, je suis donc parti pour Sanctuary et advienne que pourra.
Graphismes : 8/10
Comme tous les jeux estampillés Blizzard, il ne faudra pas chercher la prouesse technologique. Leurs jeux ont pour ambition d'être très grand publique du point de vue matériel. La force de Blibli, c'est de nous offrir une direction artistique à tomber parterre en bavant. Et pour le coup, j'essuye toujours les traces sur ma moquette. Le design des décors est souvent très bon, voir même franchement bluffant. Petit bémol tout de même du côté des personnages, un poil en deçà.
Scénario : 7/10
Autant l'histoire est servie par les plus belles cinématiques qu'il m'ait été donné de voir à l'heure actuelle, autant le récit en lui-même m'a laissé un je-ne-sais-quoi d'amer. L'histoire, à proprement parler, est sympathique. Elle est relativement simple et convenue mais au final on demande juste à un scénario de Diablo d'être épique. Non, ce qui m'a un peu ennuyé c'est le sentiment que le récit était un peu haché ou qu'il manquait de structure dans sa narration et sa continuité
Jouabilité : 9/10
Point sans doute le plus décrié par les fans de le première heure, le remaniement du gameplay fait pourtant merveille. La construction du personnage est certes plus simple et dirigiste mais le gameplay n'a pas perdu en profondeur et en fun, malgré quelques écueils.
Bande son : 8/10
Le doublage est de très bonne facture avec la présence des voix française de certaines pointures hollywoodiennes. Côté musical, les thèmes ne sont pas marquants mais collent tous parfaitement à l'ambiance de chaque scène. Les bruitages, quant à eux, sont dans la droite lignée des précédents opus et offrent toujours autant de plaisir morbide à écouter nos victimes exploser sous nos coups ravageurs. Mention dans tout cela aux répliques des personnages et PNJ, souvent franchement drôles et savoureuses.
Durée de vie : 9/10
Un point très subjectif en fonction du type de joueur que vous êtes. Le gamer lambda finira surement le jeu en mode normal et se laissera sans doute tenter ensuite par un bout d'aventure aux commandes d'une autre classe de personnage, le tout pour 30 à 40 heures de jeu, ce qui est déjà pas mal. Si au contraire, vous aimez les challenges, Diablo 3 peut vous offrir une durée de vie énorme. Après avoir terrassé vos ennemis dans tous les modes de difficulté, y compris le très corsé mode Armageddon, vous seriez aussi tenté par un ou plusieurs reroll, que ce soit en mode hardcore ou traditionnel.
Violence : 8/10
De part son principe, le génocide de légions diaboliques, Diablo 3 n'entend pas faire dans la dentelle. On se délecte au final de voir nos ennemis périr par pack de vingt en explosant, se dissolvant, se morcelant ou en finissant comme des bouts de charbon. Cependant, la vue relativement éloignée et l'action frénétique gomme une partie de ces détails, faisant de notre odyssée meurtrière un spectacle son et lumière plutôt qu'une épopée ultraviolente qui ne manquerait pas, selon nos éclairés médias, de former de futurs tueurs du journal de 20 heures. (oui c'était totalement sarcastique et ironique)
Note finale : 9/10
Qu'on se le dise, l'empereur Diablo n'a pas encore été détrôné. Il s'impose à nouveau comme le roi du hack'n'slash et ce de brillante façon. Beau, profond, mature et fun, il a tout pour vous scotcher derrière votre écran pendant de longues heures. Et si vous trouvez des amis pour y jouer, c'est encore mieux. Hail to the king, baby!
Comme je le disais, je me suis lancé dans le jeu avec une certaine appréhension, un peur d'être déçu par tant d'années d'attente. Certes, j'avais écumé la beta et y avait pris un énorme plaisir mais la crainte du syndrome du "tutorial commercial" me faisait peur. Vous savez ces jeux, surtout des MMORPG's qui vous servent des zones de départ hyper complètes et léchées pour finalement vous lâcher dans un univers vide et lacunaire (Age of Conan, si tu me lis...). Bref, j'avais cette crainte de voir la suite s’étioler au-delà de l'affrontement avec Léoric. Fort heureusement, ce ne fût pas le cas. D'une part parce que se retrouver avec ce syndrome MMORPG de monde vide sur un jeu comme Diablo aurait été une honte et d'autre part parce que les petits gars de chez Blizzard aiment leur bébé et ça se voit.
Même si de prime abord, l'acte 1 de Diablo 3 ressemble pas mal à celui du 2 dans son ambiance, on a le droit à un sympathique changement de décor dans sa deuxième partie. Les actes sont finalement très denses, variés et globalement magnifiques. Je déplorerais simplement un certains manque d’originalité. Cet avis provient surtout du sentiment de redite que dégages les différents actes. Pour clarifier les choses, il va me falloir spoiler un peu le jeu. Donc, SPOIL : finalement l'acte 1 de Diablo 3 et Diablo 2 se ressemblent pas mal et la comparaison ne s'arrête pas là. Les actes 2 des deux jeux ont le même cadre désertique et oriental alors que l'acte 3 de Diablo 3 fait sensiblement penser à celui de l'extension Lord of Destruction. Cette répétition d'ambiance est à mon sens un peu dommage, comme si le monde ne se composait que de 3 ou 4 types d'environnements différents. /SPOIL Cependant, outre ce petit soucis de répétitivité, le jeu nous offre des environnements somptueux qu'on se délecte d'explorer. Le tout est, comme je le disais plus haut, sublimé par une excellente partie sonore qui renforce l'immersion et le fun.
Mais laissons de côté l'aspect esthétique pour en venir à ce qui intéresse le plus un joueur de Diablo : le gameplay. Ce point a été pas mal décrié et il ne sera assurément pas au goût de tout le monde. Par rapport à Diablo 2, on assiste donc à une simplification de la construction de personnage. Fini les point d'attributs à répartir soi-même et les arbres de sorts à faire évoluer selon son bon vouloir. Alors certes, cela devient bien plus dirigiste sur la forme mais sur le fond, le jeu en devient-il d'autant plus simpliste? Pas sûr. Le fait de brider les possibilités de personnalisation de l'évolution de son personnage est un petit peu dommage mais cela a l'avantage de gommer tous les risques que des personnages puissent s'avérer totalement bancals car très mal construits. Cela rend le jeu plus accessible mais aussi moins risqué et même moins frustrant. Car en effet, n'auriez-vous pas envie de hurler lorsque, après avoir nettoyé amoureusement les modes normal et cauchemars et galéré pas mal en mode enfer, de part votre build fantaisiste ou juste bancal, vous vous aperceviez que finalement votre personnage n'étais strictement pas viable pour le mode armageddon.
Au final, ce remaniement de l'évolution du personnage apporte des solutions et crée des soucis. Elle est simplifiée, d'accord, mais au travers de ce relatif nivellement par le bas, elle sert le gameplay en lui-même. En effet, là où Diablo 2 se jouait en permanence qu'avec 2 sorts, Diablo 3 en utilise 6. Là où D2 demandait d'investir des points dans d'autres sorts pour les rendre viable à l'utilisation, D3 en propose 30 par personnage, utilisables immédiatement à leur potentiel maximum, changeables à la volée et tous personnalisables avec leurs runes. En résumé, le gameplay des deux opus est abordé sous un angle totalement différent. Diablo 2 demandait de la planification, il fallait savoir quand et où on allait répartir ses points d'attributs et de talents. Cependant, à la manière d'un MMORPG comme World of Warcraft, cette relative liberté de construction se trouvait rapidement gommée par le soucis d'optimisation dont faisaient preuve les joueurs, rendant populaires seulement quelques builds bien précis. Pour Diablo 3, les développeurs ont manifestement pris les devants vis-à-vis de ces builds restreints en n'en proposant qu'un seul. Votre personnage gagne tant de points d'attributs par niveau et déverrouille telle compétence ou rune à tel moment. Et justement, D3 ne devient plus un jeu axé sur la gestion et la planification du personnage mais sur la capacité du joueur à s'adapter. Cela se remarque sans doute peu en mode normal voir même cauchemars, mais à plus haut niveau, là où le jeu prend tout son essor, l'adaptabilité devient primordiale. Déjà, vous pouvez jouer seul ou en multi avec le même personnage et dans ces deux façon de jouer vous ne prendrez pas les mêmes sorts. Ensuite, lors des affrontements contre certains types d'ennemis ou contre les bosses, il vaut mieux également changer ses sorts et ses runes en fonction des besoins. Cela rend le jeu plus tactique que stratégique en somme. Pour la comparaison, vous passez d'un Total War à un Starcraft 2. Certains n'aimeront pas mais pour ma part, je trouve que cela a dynamisé le gameplay hack'n'slash d'une bien belle manière.
Au rang des autres changement de gameplay, on voit aussi apparaitre l'artisanat qui offre une sorte de course au loot alternative. Car en plus de l'envie de faire progresser les métiers pour voir ce que le pallier en-dessus vous propose comme matériel, cela a le mérite aussi de vous demander de gérer vos loots surnuméraires récupérés lors de vos expéditions. Allez-vous tout vendre pour vous faire de l'argent ou allez-vous en détruire une partie ou tout pour récupérer des composants de craft? Épineuse question... Néanmoins, au rang des changements de gameplay, on regrettera certaines disparitions ou certaines lacunes. Adieu par exemple les runes et les charmes de Lord of Destruction, adieu le cube horadrim. Mais bonjour le parchemin de portail permanent. Les compagnons sont toujours de la partie mais on déplore leur peu d'utilité. Il aurait été bienvenue, par exemple, qu'à l'instar de Torchlight, votre camarade puisse aller vendre du matériel à la ville pour vous. Si un loup qui ne parle pas peut bien se débrouiller pour négocier avec un marchand, pourquoi est-ce qu'un templier ne le pourrait pas? Parlant de marchandage, Blizzard a instauré un hôtel des ventes entre joueurs, ou plutôt deux, en fait. Vous avez en fait le choix d'échanger vos objets contre de l'or en jeu ou contre de l'argent réel. Bien que cette pratique puisse sembler discutable, d'autant que Blibli se met une parte des transaction dans les fouilles, cela à le mérite d'essayer de lutter contre les farmeurs chinois... ou pas en fait... Néanmoins, cette fonctionnalité étant en fait fort marginale et pas du tout essentielle pour pouvoir profiter au maximum du jeu, je ne vais pas m'étaler longuement sur le sujet, d'autres le font très bien.
En conclusion et pour expliciter clairement mon avis, Diablo 3 est un grand jeu, pas parfait certes, mais qui reprend avec panache le flambeau de son aîné. Il assoit la domination de Blizzard sur le genre qu'ils ont eux-même créés et ce n'est pas plus mal. Diablo 3 est, au final, plus simple à aborder mais toujours extrêmement profond dans son gameplay. Parcourir Sanctuary est toujours aussi fun et prenant et on n'aura pas honte de céder à nos plus bas instincts tant ce jeu fait appel à notre cupidité et notre vanité avec tant de charme. Un concept foutrement diabolique qui n'en finira pas d'envouter le simple mortel que je suis. Un dernier mot sur le multijoueur : c'est bien meilleur de jouer en coopération avec des amis, alors courrez vous en trouver pour génocider du streum avec vous. Bon je vous laisse, j'ai la mouille d'un démon primordial à plier à coup d'archonte et de désintégration.
Testé sur Ordinateur par Constantine
