Depuis environ une décennie, l’empire du soleil levant a dû faire face à une crise existentielle. Trop spécifiques, trop difficiles, gameplays incompréhensibles au reste du monde, l’industrie japonaise a eu bien du mal à résister aux assauts des développeurs occidentaux. Pire encore, la Xbox360 s’est offert le luxe de concurrencer de front ses deux rivales japonaises, et non sans un certain succès! C’est donc face à ce contexte délicat que Capcom et Cyber Connect2 reviennent aux fondamentaux de la réussite commerciale des titres japonais: des personnages charismatiques, de l’action enragée, le tout emballé dans une histoire dantesque où la rage de vaincre se mêle aux blessures affectives et autres trahisons!

Graphismes : 8.5/10
Sans faire dans le démentiel, il faut admettre que l’on a là un titre qui n’est trahi que par les limitations de la machine. Des combats chorégraphiés avec une classe et une rythmique folle, un character-design est tout simplement sublime, des lieux et des adversaires qui mêlent science fiction, robotique et culture bouddhique, bref, un vrai régal!

Scénario : 7.5/10
Le monde est gardé par huit généraux célestes, chargés de combattre les Gohmas, créatures viles possédées par le mal. Asura, un des huit généraux célestes s’élance dans “la bataille de la création”, où il doit affronter Vlitna, le démon qui siège au cœur de la terre. Asura vaincra-il Vlitna? Qu’adviendra-il des huit généraux, de sa femme, de sa fille, de lui-même, et du monde?? Un scénario simple mais parsemé de surprises.

Bande son : 8/10
Quelle douceur, quelle délicatesse, quelle sensibilité!! La bande originale du jeu est à mon sens un must absolu pour tout amateur d’OST qui vous remuent les trips tout en vous relaxant le cerveau!! Un thème principal reconnaissable entre milles, une belle pièce du répertoire classique pour souligner la beauté d’un combat sur la lune, un air de piano pour naviguer paisiblement entre les menus du jeu… Une merveille!

Jouabilité 6/10
Alors soyons clairs: si on considère que Asura’s Wrath est un jeu-vidéo, il faut dire qu’on s’ennuye plutôt pas mal, tant les séquences au pad sont courtes, noyées par la narration. Si on considère qu’on à affaire à un Animé interactif, l’ensemble est plutôt sympa, même si on peut quand même regretter une trop grande répétitivité.

Durée de vie : 4.5/10
Talon d’Achille de tout hit qui se respecte, on termine le jeu en une grosse soirée. Et de par le concept même du jeu (le concept du film-interactif), il faut dire que la rejouabilité est proche de zéro. Bien sûr vous pouvez rejouer n’importe quel Sutra en sautant les cinématiques, mais le jeu n’est plus rien sans elles.

Violence : 8/10
Énormément, dans tous les coins, à très haute dose!!! On reste toutefois dans la norme du genre, à savoir: des coups qui font mal, des bras qui giclent, des épées qui transpercent des kilomètres de terrain, mais pas une goutte de sang.

Note finale : 9/10
Il est intéressant de voir Capcom, un des leaders de l’édition nippone, prendre d’énormes risques avec un concept aussi novateur qu’original. Certes, un animé qui serait en fait un jeu-vidéo, tout le monde y a pensé, tout le monde en a rêvé, eh bien mes amis, Capcom l’a fait! Et pour ma part, je suis fan, je soutiens, j’appuye et je le clame haut et fort: Asura’s Wrath est véritablement un must pour tous les fans!

L’histoire d’Asura’s Wrath est composée de trois parties, de 6 sûtras chacune. Soit un total de 18 Sûtras. Un Sûtra peut être traduit par « Livre » ou « Classique », un terme sanskrit bien plus connu qu’il n’y paraît (Kamasutra, ça ne vous dit vraiment rien ?). Alors non, il ne s’agit pas d’un jeu qui vous apprendra comment améliorer vos performances au lit, il ne s’agit pas non plus d’un jeu de baston, ni même d’un beat’em-all classique. Pour tout vous dire, il ne s’agit même pas d’un jeu. A mon sens, la meilleure définition que l’on puisse donner du dernier né de la famille Capcom, est celle « d’OAV interactif ». Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers des mangas et des animés japonais, sachez qu’un OAV (Original Animation Video) est le nom donné aux dessins animés japonais de court, moyen ou long métrage.
 
"Asura... ta force ne suffirait même pas à arrêter le doigt de Bouddha!!"

La séquence classique d’un OAV est : intro, générique de début, histoire, bridge, histoire, fin, preview de l’épisode suivant. C’est là la séquence de chacun des 18 Sutras d’Asuras Wrath. On peut donc voir Asuras Wrath comme un coffret de 18épisodes interactifs. Alors pour les râleurs dans le fond, qui se plaignaient déjà de ne pas taper assez le pad dans des productions telles que le dernier Metal Gear Solid, je ne peux que vous déconseiller ce titre, et de retourner cliquer frénétiquement du Call of Duty. Pour les autres, je continue.
A la sortie des premières preview d’Asuras Wrath, les comparaisons avec des titres tels que God of War ou Devil May Cry, n’ont pas tardé à voir le jour. Certes, le style du héros, l’ambiance du titre et la trame narrative laissent envisager des belles heures de baston endiablée. Et de la baston, il y en a ! Un énorme mélange de Naruto, Dragon Ball et Bleach. Mais le gameplay d’Asura’s Wrath laisse très peu de place aux espaces ouverts, pleins d’ennemis à enchainer au combo. Les armes, il n’y en a pas. Les améliorations, si peu… Mais alors pourquoi mettre son fric dans une pareille arnaque ? Eh bien je vais vous le dire : pour peu que l’univers manga vous attire, que les combats chorégraphiés au millimètre sur une musique dantesque vous plaisent, que des furies de malades vous permettant d’exploser des boss de la taille d’une planète dans un déluge de feu vous font saliver, et que vous êtes sensibles à la poésie douce des grands romans, ce titre est fait pour vous !!

Mais allons-y point par point, première raison d’acheter ce hit : les graphismes. Et par graphismes, j’entends tout ce que votre rétine peut capter en jouant à ce jeu. Chaque angle de vue, chaque mise en scène, chaque décor, chaque boss, tout est cadré pour vous donner le vertige. Les personnages sont d’un charisme à tomber raide : Asura, le jeune héros dévoré par une rage sans fin, Yasha, son ami fidèle et discret qui sait garder la tête froide, Olga, une sublime créature aussi belle que violente, et j’en passe!! Les combats sont un déchainement de violence où les techniques au sabre se mêlent aux vagues d’énergies, aux pluies de missiles, aux parades suivies de contres dévastateurs, aux rétablissements in extremis. Les effets de lumière, intenses et colorés, combinés à des passages saturés et surexposés pour des flash-backs psychédéliques, relèvent encore le niveau visuel. Comment sublimer encore un titre, si ce n’est en s’attaquant à un autre sens ? Votre ouïe se délectera d’airs absolument paradisiaques (au moment où j’écris ces lignes, l’écran d’accueil tourne en boucle, pour une musique de fond formidable). Seul bémol, les doublages des persos en anglais sont franchement pourris, mais n’ayez crainte : avant de commencer la partie, passez par le menu options, choisissez les voix japonaises, et le problème sera réglé! Le thème principal du jeu sera gravé en vous tant il souligne à merveille le titre.

Troisième sens : le toucher ! Niveau gameplay, préparez-vous sérieusement !! Le principe de base consiste à effectuer le plus vite et le plus juste possible la manip présentée à l’écran. Ca a l’air facile comme ça, mais après vous êtres broutés deux ou trois fois, vous comprendrez que ça se joue au quart de seconde! Mais la prise en main reste plutôt intuitive, la plupart des mouvements soulignant l’action qui se déroule à l’écran (par exemple faire un tour de stick pour un coup-de-pied retourné). Alors tout ça c’est très beau, mais ça reste terriblement technique, qu’en est il du titre en lui-même ? Asura, un des huit généraux célestes qui veillent sur la Terre, doit affronter le démon Vlitna. Sa mission se déroulera-t-elle comme prévu ? Alors je vais résister à l’envie de vous spoiler le sénario, les retournements, les tragédies et les combats qui s’y déroulent, l’ambiance orientale, bouddhique, zen mais tourmentée, violente mais touchante, et je ne pourrai que vous dire : c’est un jeu formidable, qui aborde un concept novateur, pour vous raconter une histoire captivante, émouvante, drôle et triste, sombre mais lumineuse.

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