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La série des Diablo
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  Catégorie
rétrospective
  Dossier
réalisé par
Constantine
 
 

Diablo débarque le 15 mai pour anéantir vos espérances de vie sociale, mais avant cela, je vais faucher une Delorean et revenir un peu en arrière pour vous parler de cette célèbre et addictive franchise. 
Mardi 8 mai, la nuit vient de tomber sur la ville. L’obscurité grandit et déjà les démons doivent se terrer dans les ombres. Sortant d’un bâtiment, Constantine scrute les alentours, l’air maussade. Bientôt, les nuits risquent d’être mouvementées. Il se murmure dans les enfers que quelque chose de gros se prépare la nuit du 14 au 15 mai. A minuit pile, l’enfer se déchainera sur terre et nombreux seront ceux qui succomberont. Mais pas Constantine. Lui il connait tout cela, il est déjà passé par là. Deux fois. Il ne se fera pas emporter, il est prêt. Il traversera tout cela et tuera le démon, encore. L’officier de police qui a ouvert sa cellule il y a quelques minutes l’a sommé de ne plus recommencer à voler des voitures. Faucher cette Delorean n’a servi à rien. Elle n’a rien fait hormis se crasher dans un mur. Tant pis pour les voyages dans le temps, on va tout faire de mémoire. Toute cette affaire a commencé la semaine passée lorsque Constantine a lu ce message sur les réseaux sociaux :
Ma vie sociale a fini de boucler sa valise ce matin en me gratifiant d'un bras d'honneur narquois. Je la déposerais le 15 à un arrêt de bus sur le chemin de mon dealer de drogue vidéoludique. Et je lui cracherais dessus pour la forme. Puis j'aurais quand même un pincement au cœur de la voir me quitter ainsi. Mais ce malaise s'estompera bien vite quand je lancerais Diablo 3 et que ce petit démon blotti dans mon esprit depuis des années refera surface pour me souffler : "oooooh Diablo! Tu vas encore y jouer des centaines d'heures. Tenteras-tu le mode inferno et le hardcore? Je parie que oui. Tu es perdu mortel." alors je hurlerais...de bonheur tel le damné que je serais devenu et je commencerais à exploser la première souris d'une longue série.” Apeuré par ce qu’il venait de lire, il se signa. L’Apocalypse était donc pour bientôt! Les Limbes lui parlaient au travers d’internet, c’était très clair. Il fallait intervenir. Alors Constantine se remémora les attaques passées perpétrées par les ténèbres.



La première invasion se produisit le 30 novembre 1996. A l’époque, Constantine était jeune, sans doute moins con et il ne parlait pas encore de lui à la troisième personne. Alors qu’il vivait une existence insouciante, il avait été confronté au Mal pour la première fois. Tout commença avec un morceau de musique mystérieux diffusé par les enceintes du PC familial, un air de musique désormais célèbre. Innocent, Constantine se dirigea vers l’appareil. Il vit qu’il s’agissait d’un jeu. Il démarra une partie, choisi son héros entre un guerrier, un rôdeur et un sorcier, valida son choix et fût happé dans le monde de Sanctuary, berceau de l’horreur la plus abjecte. Rapidement, il se dirigea vers le château voisin, inconscient des périls qui l’y attendaient. Dès les premières minutes, des hordes de monstres se précipitèrent vers son sorcier. Faisant appel à sa magie, il les anéanti promptement. 
Bon, mettons maintenant de côté la narration pour vous parler plus en détails de la série et du concept de Diablo. Ce jeu a introduit le principe du hack’n’slash ou autrement appelé “action RPG”. A vrai dire, du RPG, Diablo n’en avait que l’apparence. Le scénario était basique, l’univers assez stéréotypé et le PNJ peu nombreux. Les interactions avec ces derniers ne se bornait généralement qu’à des actions dictées par la nécessité (achat de matériel, validation de quêtes et autre menues fonctions). Mais ce qui fit de Diablo un tel succès c’est son gameplay. Les trois classes étaient foncièrement différentes dans leur style et dans la façon de les jouer. Elles avaient suffisamment de profondeur pour autoriser diverses expérimentations en termes d’orientation des builds et du gameplay. Après, le principe même du jeu restait au demeurant hyper simple mais pourtant si addictif. On se contentait d’avancer, de massacrer des brouettes de monstres toujours plus puissants et de se baisser ensuite pour ramasser des objets et de l’or. Bien sûr, souvent, l’équipement ramassé s’avérait plus puissant et plus cool que ce que l’on avait sur soi. Et bien vite, on se faisait happer, devenant un affamé de butin, ou autrement dit un lootovore. Car oui, Diablo portait bien son nom, il jouait diaboliquement et pernicieusement avec l’un de nos plus vil défaut : la cupidité. Et le plus fun c’est qu’à chaque fois que vous lanciez une partie ou que vous chargiez une sauvegarde, les cartes, générées aléatoirement, étaient donc forcément totalement différentes. Couplez tout cela avec une fabuleuse ambiance sombre et gothique et vous aviez à coup sur une bombe. 
Une année après, l’extension Hellfire est venu enrichir le fun. En plus de gommer bon nombre des petits défauts du jeu original, en permettant notamment de se déplace plus vite, il introduisit trois nouvelles classes (le moine, le barbare et le barde) ainsi que huit nouveau niveaux de jeu, portant le nombre de 16 à 24. Pour une extension, Hellfire fit le boulot et c’était déjà très bien



Le nouvel assaut des ténèbres se fit le 30 juin 2000. Diablo 2 proposait tout en plus cool et en plus joli. Plus de classes, bien plus long, plus beau mais toujours autant de fun. Fini le donjon sombre, place à quatre environnements extérieurs mais non dénués d’un aspect gothique et angoissant. Le premier acte se déroulait aux abords de Tristram, bourgade rendue célèbre depuis le premier opus. On y rencontrait le même genre d’environnement glauque et sombre que dans le premier opus avec le plaisir, en sus, de battre la lugubre lande environnante. Place ensuite au désert étouffant de la région de Lut Golhein et ses environs. Les environnements étaient ici faits de sables et de ruines aux airs orientaux et égyptiens. Mais sous ces dehors plus chaleureux, le mal ne s’en faisait que plus ardent. Au troisième acte, la chaleur fit place aux humides marécages. Se faufiler à travers ce dédale  de terre et d’eau fut à chaque fois plus éprouvant et la présence de ces hordes de  pygmées plus tenaces que des teignes faisait de cette troisième partie l’une des plus harassante. Le tout se finissait en apothéose avec une plongée directe en enfer. Tels des archanges vengeurs, accompagnés de Tyrael, qui en était un lui, d’archange, votre mission était d’aller faire comprendre à Diablo en personne, que non, on n’envahissait pas le monde comme ça sans prévenir et sans demander la permission. Direction donc son palais pour lui apprendre les bonnes manières à coup de hache. Dans tout cela, on progressait comme de coutume, en génocidant et en se baissant pour ramasser les trésors tomber des poches des monstres, qui soit dit en passant sont de un, trop cons pour porter eux-mêmes des objets qui les rendraient surpuissants au point d’aller tabasser Diablo eux-mêmes pour prendre sa place et de deux, son toujours trop cons pour se dire qu’avec les richesses qu’ils transportent, ils auraient pu depuis longtemps s’offrir une retraite ad aeternam à Miami. Bref, le concept reste le même et sa seule difficulté c’est de ne pas vous chopper un tour de reins à force de vous baisser.
Mais bien évidemment, comme son papa, Diablo 2 apporte une bonne couche de complexité à cette équation aux allures simplistes. On reprend les classes toutes différentes dans leurs mécaniques. En vrac on a la sorcière qui aurait justifié la recherche d’armes de destruction massive en Irak, l’amazone qui se prend pour une gatling, le nécromancien et sa peur de la solitude, le paladin aka le totem de buff ambulant et le barbare, adepte des armes larges et de l’esprit étroit, ne lui permettant d’ailleurs que de communiquer en poussant des cris. Chaque classe a donc sa façon, ou plutôt ses façons d’être jouée. En effet, à chaque montée de niveau, vous avez des points à répartir entre divers attributs et également d’autres points à attribuer à divers pouvoirs dans trois arbres de talents propres à chaque classe. Oui, jeune lecteur, Blizzard n’a pas tellement innové de choses dans son World of Warcraft. Le possibilités et les combinaisons sont tellement vaste qu’elle ont donné la possibilité de créer le guerrier ultime tout comme le plus grand des losers de tout Sanctuary. En effet le système laissait tout faire. Une sorcière de corps-à-corps? Vendu! Un barbare avec un équipement n’augmentant que son intelligence? Pourquoi pas? La liberté était vraiment très grande et surtout la possibilité de rater totalement votre personnage était non négligeable. Du coup, bon nombre de theorycrafters s’étaient rapidement penchés sur la question pour nous offrir les guides d’optimisations les plus parfaits possibles. Car ne l’oublions pas, dans Diablo 2, l’essentiel c’est de massacrer du monstre. Et ces monstres sont bigrement coriaces à force. Car, autre spécificité de Diablo, une fois le mode normal achevé, vous aviez la possibilité de recommencer le jeu en mode de difficulté cauchemar puis enfer. Comprenez par-là que les niveaux continuaient à monter (jusqu’au 99), que l’équipement ramassé était toujours plus cool et que surtout le moindre petit diablotin s’avérait bardé de résistances et sacrément costaud. Autant dire que le challenge était plus que présent et conséquent. Et si cela ne représentait toujours pas assez de challenge, le mode Hardcore vous tendait les bras. Au sommaire, rien de plus que le jeu normal et ses trois modes de difficulté. Ah si... vous n’aviez le droit qu’à une seule vie en tout et pour tout avec la sanction de perdre définitivement votre personnage en cas de décès. On en a vu voler des ordis à cause d’un lag en multijoueur ou d’une mort stupide.
En parallèle à cela, Blizzard profita de Diablo 2 pour lancer sa plateforme de jeu en ligne,
à savoir Batlle.net. Véritable hub social de l’époque, le réseau offrait la possibilité aux joueurs de trouver des parties, de discuter et de s’échanger des informations et du matériel. Battle.net fut néanmoins gangrené par la prolifération de tricheurs qui moyennant quelques exploit bug ou des logiciels tiers essayaient de montrer qu’ils en avaient une aussi grosse que les autres, mais avec une chaussette dans le caleçon pour le coup. Car mine de rien, outre le faite de jouer avec notre cupidité, Diablo 2 s’amusa à titiller également notre orgueil.

Quasiment une année plus tard, le 29 juin 2011, l’add-on Lord of Destruction pointa le bout de ses cornes. Au programme, des graphismes plus jolis, l’introduction des objets sertissables, des runes et des gemmes, un nouvel acte aux accents nordiques ainsi que deux nouvelle classe le peaceful mais ô combien bourrin druide et l’assassin, digne héritière de Bruce Lee.
La magie, ou plutôt le sortilège, repris comme si de rien était et les légions de drogués à Diablo, qui n’avaient pas lâché leur jeu entre temps, accueillirent le nouveau venu avec enthousiasme. Il faut dire que la bête rajoutait mine de rien une durée de vie faramineuse. Avec ses nouveaux mécanismes de jeu, même vos personnages du mode cauchemar ou enfer y gagnaient un renouveau d’intérêt à être jouer car la chasse aux runes et aux gemmes était à présent ouverte. De plus avec ces deux nouvelles classes, c’était évidemment tout le jeu original qui regagnait aussi en saveur. Pour dire, le concept est à ce point prenant, gratifiant et addictif que même encore aujourd’hui, il y a régulièrement des joueurs sur les serveurs de Diablo et Diablo 2.



Enfin, le 15 mai prochain, le 3ème opus va venir rappeler à toute une cohorte de joueurs, que non, on ne s’échappe pas des griffes de Diablo. Le jeu est tellement attendu qu’il va certainement entrainer bon nombre de licenciements, échecs scolaires, divorces et drames amoureux. Mais, que voulez-vous, c’est une possession diabolique. Même le Vatican est dépassé, m’a-t-on confié de source sûre. 
Diablo 3, présentera un univers plus coloré que ses prédécesseurs, enfin parait-il. Néanmoins la touche sinistre et gothique sera toujours au rendez-vous. Vous vous promènerez à travers différents actes, tous différents, au commande d’un sorcier, d’un barbare, d’un féticheur, d’un moine ou d’un chasseur de démons. Pas de grande originalités sur les classes mais comme toujours elles sont vraiment variées en terme de gameplay et de style. Exit par contre les arbres de talents et les points à distribuer. Les attributs augmentent seuls et les pouvoirs se débloquent à la suite. La subtilité vient maintenant dans le choix des sorts à utiliser, classés en différents catégories, et de leurs runes, ces modificateurs propres à chaque sort et qui en change ou augmente les effets. On pourra regretter le gommage du risque de faire un personnage raté et du coup la limitation de la personnalisation possible mais après avoir testé ça de mes propres mimines pendant la beta, ça fonctionne franchement bien et surtout ça laisse quand même énormément de liberté d’action.
A ce propos, Blizzard a profondément changé bon nombre de mécanisme du jeu, des mécanismes spécifiques que je ne détaillerais pas ici car ils sont peu parlants dans le  cadre d’un dossier généraliste sur la série Diablo, mais des changements qui ont eu le don de faire grogner les aficionados du titre. Au final, de ce que la bêta m’a laissé entrevoir, les changements ne sont pas vraiment ennuyants, voir même plutôt positifs. Certes le jeu semble gagner en simplicité de prise en main et en ergonomie mais ce n’est visiblement pas eau détriment de sa difficulté. En effet, outre les modes cauchemars et enfer, qu’on nous promet déjà bien plus corsés que dans Diablo 2, le mode Armageddon va faire son apparition. Comprenez-le comme le mode super ultra dur de la mort. Et selon les dires de développeurs, il promet un sacré challenge, ce qui pourrait être la bienvenue en cette période de simplification des jeux vidéo. 
Bref, en testant cette première partie de l’acte 1 lors de la beta, tout ce que je peux vous dire c’est que l’addiction revient à grand pas et que ce jeu s’annonce comme une grosse bombe. Reste à espérer que l’hôtel des ventes contre argent réel qui a été tant décrié ne vienne pas véroler un jeu au concept si cool. 
Rendez-vous quelques jours après l’Apocalypse du 15 mai, lorsque Constantine aura défait le monstre, pour vous dire si El Diablo avait encore de la ressource.